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panneaux photovoltaïques chez un pionnier de l'énergie responsable Frécourt

Photovoltaïque : pâté d’alouette contre foie gras

panneaux photovoltaïques chez un pionnier de l'énergie responsable Frécourt

Dès 2007, les panneaux photovoltaïques de Claude Renard lui ont permis de produire de l’électricité. S’il ne regrette pas son installation, le pionnier met en garde les futurs adeptes de l’énergie responsable : l’investissement consenti rapporte tardivement… et les gains ne flambent pas.

« En 2007, dès que mes panneaux photovoltaïques ont produit de l’électricité, je l’ai d’abord gardée pour moi ». Claude Renard les a installés sur une surface de 40m2 de la toiture de sa maison. Il fait partie des pionniers qui testent la rentabilité de la production d’énergie solaire. Sans équipement de compteur Linky, il communique alors le montant de sa production électrique chaque mois à l’association HESPUL (spécialisée dans le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique), qui les retransmet à la coopérative EMRYS.

C’est un an plus tard qu’il commence à injecter dans le réseau une part de sa production. EDF lui achète alors 2 695KwH, au tarif unitaire de 0,14491 € : la première recette annuelle est de 415,89 €. Claude a consenti à payer le démontage complet de sa toiture, à acheter des panneaux au tarif net après subvention de 8 000 € (deux onduleurs compris – pour transformer son courant continu en courant alternatif), et à louer un compteur à EDF. « Lors d’un salon du bâtiment, on m’a convaincu de faire partie des pionniers car c’était intéressant ». Dans le contrat avec EDF de Claude, il y a en effet une formule de révision qui permet de calculer le prix du KwH vendu.

« Mais en 2010, elle a été abandonnée, et ce prix a été indexé sur celui des matériaux du bâtiment, une espèce d’indice de la construction ». Aujourd’hui, les pouvoirs publics encouragent à opter pour l’autoconsommation. « Quoique favorable à la vente directe, je l’ai testée un an. Il faut des batteries qui sont onéreuses… et le local pour les stocker ». Claude convoque le souvenir de l’appréciation de l’ingénieur Loïk Le Floch-Prigent : « c’est de la déperdition dans l’air ». Et de décrypter : « vous avez trop d’électricité l’été donc vous la stockez, mais quand vous la revendez, un plus un ne font pas deux ».

Deux rythmes de grimpée

« Pendant huit ans et demi, j’ai remboursé mon investissement ». Claude prévient les futurs adeptes du photovoltaïque : il faut commencer par… attendre pour rentrer une recette nette. Et, oui, alors, ça vaut le coup. « Aujourd’hui, le photovoltaïque me paie la consommation de tous mes appareils ménagers et seul le chauffage ambiant reste à ma charge ». Toutefois, le pionnier tient à éviter des désagréments aux futurs suiveurs. Il attire ainsi leur attention sur des choix initiaux décisifs : la surface réservée aux panneaux – « au grand minimum 20m2 »- leur qualité, le financement de l’investissement.

Et si Claude engrange depuis sept ans et demi entre 400 et 450 € de recette annuelle (sa production est grosso modo inchangée), le tarif d’achat du KwH a augmenté d’un petit 2,4% sur les 12 derniers mois (de novembre à novembre)… quand le tarif de vente a accusé une hausse de plus de 35% en 2022. Laissant le sentiment qu’un pâté d’alouette est servi au producteur particulier, quand, pour l’acheteur EDF, c’est foie gras.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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