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Ecurey mise sur l’ortie pour les eaux usées et l’agriculture

Préparation du purin d’ortie à Ecurey. (Photos Holositech).

Ecurey, après avoir été abbaye, fonderie d’art, site patrimonial, pourrait devenir la capitale nationale de l’ortie. C’est ce qu’espèrent l’association Holositech, et la communauté de communes Portes de Meuse. Ces deux entités, rejointes par la Région, le Département, le CNRS… ont comme volonté de développer la filière ortie, notamment sur deux axes : le filtrage de l’eau dans les stations d’épuration et la production de purin pour l’agriculture. Après dix ans de tâtonnements au sein de la communauté de communes, les choses semblent se concrétiser, ce qui a été annoncé lors de la première assemblée générale d’Holositech.

Déjà, le travail de l’association, créée en 2020, a convaincu l’Agence de l’eau Seine Normandie, qui l’a intégrée à son projet “Station de traitement des eaux usées du futur”. Des mesures vont être effectuées à la station de Montiers-sur-Saulx, là où ont été implantées des orties pour filtrer l’eau alors que d’habitude, ce sont des roseaux.

Brevet déposé

« Avec l’ortie, on va plus loin dans le traitement de l’eau et de la valorisation de la plante. Nos derniers résultats sont extrêmement bons, concernant le traitement des micro-polluants et des agents pathogènes », explique Maxime Duhamel, chargé de développement et d’innovation chez Holositech. Pour preuve, un brevet international a été déposé par Holositech afin de protéger son innovation. Selon l’association, « les stations de traitement des eaux usées, d’une capacité inférieure à 2 000 équivalents habitants traitent difficilement l’azote, le phosphore et les micropolluants organiques ».

Pour pareille installation, il faut beaucoup d’orties et, justement, Holositech entend bien développer une filière pour cette plante, notamment en écoulant du purin d’orties. Un laboratoire et une unité de production ont été installés dans le pôle d’Ecurey, en face du bâtiment des gîtes. Maxime Duhamel fabrique le purin d’orties et procède aux différentes expérimentations. De l’ortie issue de champs naturels d’Ecurey et de Stainville est mélangée à celle provenant de la station d’épuration. Feuilles et tiges fermentent de quinze jours à un mois, puis le liquide est mis en bidon et étiqueté.

Le chargé de développement et d’innovation procède également à diverses expérimentations. « Des séquençages du microbiote et des analyses de micropolluants organiques seront effectués », indique l’association. Des préalables pour passer ensuite à l’étape industrielle, le but visé par Holositech. « Une seule structure dans le Grand Est vend de gros volumes. Il n’y a pas de producteur, alors que nous sommes à l’ère du local. Nous allons faire une étude qualitative pour déterminer la clientèle. En milieu rural, les gens le produisent eux-mêmes. Nous allons tenter le marché urbain au printemps », ajoute le salarié. 

Le produit a déjà été testé dans les parcelles du Jardin d’Ecurey, le potager bio du site. Un biostimulant – fertilisant qui stimule le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le monde agricole – qui devrait intéresser les agriculteurs. S’ils veulent faire du purin, ils ne peuvent pas car ils n’ont pas assez de biomasse. Alors que l’ortie adore l’azote relâché par les stations d’épuration et se développe très vite dans un milieu si favorable pour elle.

Produire les plants d’ortie

Afin de répondre à une potentielle demande pour alimenter les stations d’épuration et, par conséquent, fabriquer le purin, il faut donc produire des orties à grande échelle. Compter sur la nature ne suffit pas. « On ne trouve pas de plants d’ortie, nous souhaitons donc les fournir mais la récolte des graines n’est pas simple. Et ces graines, très fines, rendent compliqué le semis », explique Maxime Duhamel. 

Les objectifs 2023 et 2024 de l’association sont donc affichés. Et pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur la culture du fameux végétal, une ortithèque est située près des jardins. Complète, elle dévoile tout sur sa croissance, ses variétés, son utilité dans de nombreux domaines. A découvrir absolument pour connaître le potentiel impressionnant de cette plante.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr 

ENVIRONNEMENT. L’association Holositech s’est réunie, lundi 5 décembre, pour sa première assemblée générale, à son siège social d’Ecurey (Meuse). L’occasion de faire le point sur la filière ortie, qu’elle souhaite développer dans les stations d’épuration et sous forme de produit agricole.

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