Une bourse pour saluer un parcours dédié au nucléaire
ÉDUCATION. Les bourses d’études nucléaires ont été remises au lycée Blaise-Pascal, ce 9 décembre. Douze candidats vont recevoir 5 400 € et bénéficier d’un accompagnement avec un professionnel du secteur. De quoi motiver les vocations pour un domaine qui recrute.
Chacun à leur tour, ils ont été appelés auprès de la proviseure du lycée Blaise-Pascal. Rien de grave, bien au contraire. Il s’agissait pour les élèves et les étudiants, ce 9 décembre, de recevoir la bourse d’études nucléaires, qui soutient les formations en relation avec le nucléaire et permet un accompagnement avec un professionnel une année durant.
Un dispositif financé par France relance – le programme mis en place par l’Etat pour relancer l’économie après le Covid – et géré par l’Université des métiers du nucléaire (UMN), associée à des partenaires tels que EDF, Pôle emploi ou des prestataires nucléaires. « L’opération consiste à sensibiliser et communiquer sur les métiers liés au nucléaire en tension, comme la soudure, la chaudronnerie, l’électricité, la robinetterie…, et leurs formations. Quelqu’un en CAP dans le domaine peut ne pas connaître tous les débouchés possibles », Laurence Gerardin, représentante de l’UMN.
Sur dossier
Cette année, le lycée a été sélectionné parmi trois autres dans la Région pour faire partie de l’opération, sachant que l’établissement dispose d’une filière nucléaire depuis 2011. Vingt-deux personnes avaient candidaté, douze ont été retenues, évoluant du niveau CAP au niveau BTS.
Pour décrocher le sésame, « il fallait constituer un dossier avec lettre de motivation et CV, être assidu aux cours, et défendre son mérite scolaire devant un jury composé de trois personnes : un représentant du lycée, de l’Université et du monde industriel », détaille la responsable. Ces derniers ont encore en mémoire ces entretiens. « On a senti beaucoup d’émotions. D’habitude, ils sont à l’aise, mais c’est un exercice qui n’est pas facile », taquine la proviseure Catherine Kos.
Grâce à la bourse, les élèves vont recevoir 5 400 €, qu’ils dépenseront comme ils le souhaiteront. Mais il semble qu’elle ne servira pas à des futilités. « Certains ont parlé de passer le permis, d’autres la gardent pour louer un logement quand ils partiront faire des études supérieures », confie Catherine Kos.
Suivi par un professionnel
Par ailleurs, le dispositif permet d’être suivi par un professionnel du monde nucléaire, pendant un an. Chaque lauréat est parrainé. « Ce parrain s’engage à lui donner des conseils, le mettre en relation avec des contacts, faire une visite du site où il travaille. Il pourra aider le jeune avec son oeil professionnel », commente Laurence Gerardin.
Christophe Schording est justement parrain pour la première fois de trois jeunes. Ce responsable maintenance pour Dalkia EN, sur le site EDF Bamas de Saint-Dizier, accueille régulièrement des stagiaires de Blaise-Pascal, alors il saura gérer. Lui considère cet accompagnement comme très judicieux : « A travers ces formations, on trouve tous les métiers dont on a besoin dans le nucléaire. Les grands projets pour rénover les centrales ont démarré en France. On a besoin de techniciens, on recrute. Il faut accompagner les jeunes dans le recrutement ».
Selon lui, les débouchés perdureront, même quand les centrales seront achevées. « La maintenance est perpétuelle, il y a toujours des travaux, des remplacements de matériel. C’est un domaine où un jeune est sûr de trouver du travail en sortant de ses études, on n’a pas ça partout », remarque le professionnel.
Marie-Hélène Degaugue