Signalement de bovins en détresse : le maire du village désemparé
C’est un post Facebook de l’association Au cœur des animaux qui fait état de la détresse de bovins dans des pâtures à la sortie de Châtelet-sur-Meuse. Et précise qu’informé, le maire a alerté la direction des services vétérinaires. Celui-ci confirme. Ce dimanche 11 décembre, de la paille, du foin avaient été apportés, des bêtes étaient parties, mais il en restait, d’apparence fragile.
Dans son post Facebook, l’association Au cœur des animaux tague son homologue la Fondation 30 millions d’amis départementale et la préfecture de la Haute-Marne. Contacté, le maire du Châtelet-sur-Meuse Dominique Daval a confirmé avoir alerté une première fois la direction des services vétérinaires (DSV), dimanche 22 novembre.
« Des bêtes étaient dans un état de maigreur inacceptable ». Toutefois, le premier magistrat ne s’estime pas fondé à apprécier leur état de santé, aussi attend-il l’expertise des « services compétents ». Le propriétaire du bétail est identifié. « Il a plusieurs pâtures sur la commune ». Sans nouvelle de la DSV, il l’a de nouveau contactée jeudi 8 décembre, par téléphone cette fois. « Mon interlocutrice m’a dit que cette affaire était en cours d’instruction ».
« J’ai fait ce que je devais faire »
« Je n’ai pas demandé à l’association qui a publié ce post Facebook d’intervenir. Simplement, en qualité de maire, je suis responsable ». Ce n’est pas la première fois que l’état de ces bêtes alarme. « L’hiver dernier, des collègues du propriétaire sont venues les nourrir ». Dominique Daval indique que celles-ci sont revenues cette année. « Elles ne semblaient pas en très bon état ». Après un été pendant lequel « régulièrement, on se plaint à moi qu’il y en ait sur la route ».
Pour ce qui est de leur état de santé, le maire souligne qu’ « on peut comprendre qu’on ait des problèmes financiers ». Reste qu’ « encore jeudi dernier, on m’a signalé que les bovins semblaient mal en point ». On lui a aussi fait état de diarrhées. Le maire se sent impuissant… et garde en tête qu’il lui revient de prévenir de pareille situation. « J’ai fait ce que je pouvais et ce que je devais faire ».
Des bêtes récemment déplacées
Ce dimanche 11 décembre, le premier magistrat a constaté que des pâtures avaient été vidées de leurs animaux, « des moins bien portants ». Que des petits tas de foin avaient été amenés, « peut-être pour les réunir avant de les emmener ». Dans d’autres pâtures, plus éloignées des habitations, il reste toutefois des bovins aux os saillants, auxquels de la paille a néanmoins été apportée « récemment », au regard des traces du passage d’un tracteur. « Est-ce que la DSV a commencé à s’en occuper ? », s’interroge Dominique Daval. En tout cas, « la balle est dans son camp ».
Contactée, la DSV s’est engagée à transmettre la demande d’information aux personnes en charge de ce dossier pour qu’ils apportent toute réponse utile dans les meilleurs délais.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
« Une bête a en effet eu un problème de santé, les autres vont bien »
« C’est vrai qu’une bête a connu un problème de santé et qu’elle s’est dégradée en peu de temps. Les autres vont bien ». Le propriétaire des bêtes dont l’état de santé alarme s’est volontiers expliqué. Après avoir d’abord déclaré qu’ « il ne fa(llait) pas tomber dans le panneau des anti-viande sur lesquels on tomb(ait) », il rappelle que son exploitation est respectée dans la profession. « On a encore des taureaux qui sont partis pour la reproduction ». Alors, certes, avec « deux démissions d’employés en peu de temps », le travail s’est récemment compliqué. Et « la sécheresse estivale n’a pas arrangé les choses », en rendant l’herbe rare. Or, il possède beaucoup de bovins. « On faisait 170 à 180 vêlages ».
Son fils « a fait faire une étude à la chambre d’agriculture, qui nous a encouragés à diminuer la taille du cheptel ». Le père insiste. « Nous, on a quand même un nom, on ne veut pas tomber dans le panneau de deux femmes (NDLR la présidente et la vice-présidente de l’association qui a publié le post). La DSV est venue nous contrôler l’an dernier et il n’y a pas eu de suite ». Selon l’éleveur, ces femmes « se font un malin plaisir » à nuire à l’exploitation.
« Il ne faut pas non plus faire un tapage », martèle-t-il. Parce que « la solution », elle est trouvée. Sur le fondement de l’étude de la chambre consulaire, « le cheptel va être ramené à 100 têtes ». L’éleveur estime que « ce sera même mieux économiquement ». En effet, en 2021, il « a perdu une trentaine de veaux », à force d’ « être trop serrés ».