Tri sélectif : la révolution dans les sacs jaunes dès le 1er janvier 2023

A partir du 1er janvier 2023, les consignes du tri sélectif changent. Désormais, tous les emballages plastiques seront à recycler. Une simplification pour les Haut-Marnais, qui va s’accompagner d’une modification des conditions d’accès aux déchetteries.

« Si c’est un emballage et qu’il est en plastique, il ira dans le sac jaune. » C’est une petite révolution pour le tri des déchets ménagers. Dès le 1er janvier, tous les emballages plastiques devront être tirés : du sac noir, ils passeront donc au sac jaune. On parle là des films alimentaires, sacs plastiques, barquettes, tubes de dentifrice ou pots de yaourt, qui rejoignent les boîtes de conserve, les briques de lait et les bouteilles d’eau minérale…. Pas de changement, en revanche, pour les papiers et les cartons qui restent dans le sac bleu, bien que de nombreuses collectivités en France les réunissent déjà en un seul sac de tri. Ce sera sans doute la prochaine étape en Haute-Marne.

« Nous sommes un département à la pointe dans le monde des déchets. »

Ces nouvelles consignes de tri, présentées samedi 10 décembre, lors du comité syndical du Smictom Nord Haute-Marne, à Dommartin-le-Saint-Père, présentent plusieurs avantages. « On simplifie le tri », ajoute François-Xavier Deschervois, directeur du Syndicat départemental de l’énergie et des déchets (Sded 52). Plus besoin en effet de s’interroger de longues minutes avec son emballage dans la main pour savoir dans quel sac le mettre. « Plus c’est simple, plus ça marchera. S’il faut le mode d’emploi devant la poubelle, les gens ne trieront pas », a approuvé le sénateur Bruno Sido.

Trier ses déchets, ça rapporte !

Autre avantage, et non des moindres, trier tous les emballages plastiques va permettre de gagner de l’argent ! « Incinérer les déchets en sacs noirs coûte un peu plus de 100 euros la tonne. Alors que les sacs jaunes rapportent près de 490 euros la tonne », ajoute le directeur du Sded 52. La revente des matériaux triés dans les sacs jaunes (plastiques, aluminium, acier…) permet en effet d’engranger environ 540 000 euros chaque année.

Ajoutez à cela le versement de l’écocontribution d’environ 1,4 millions d’euros et c’est une manne de près de 2 millions qui revient ainsi dans les caisses du Smictom, permettant de réduire les coûts demandés aux collectivités et donc les taxes exigées aux habitants. Avec le verre et le papier, « c’est une recette de presque 4 millions d’euros pour le territoire », insiste Jean-Marc Fèvre, président du Smictom Nord Haute-Marne. « Le tri, c’est important. Si on a la taxe générale sur les activités polluantes la moins chère de France en Haute-Marne, c’est parce qu’on trie correctement. Nous sommes un département à la pointe dans le monde des déchets. »

Réguler les flux des déchetteries

Cette mini-révolution des sacs jaunes, qui passeront d’ailleurs prochainement de 60 l à 105 l, devrait générer une augmentation de 20 à 25 % du volume collecté. Mais si les Haut-Marnais sont de bons trieurs avec près de 75 kg de déchets triés par an, ils ont aussi pris une mauvaise habitude : « Depuis 5 ans, les déchetteries du département sont devenues un exutoire des déchets, c’est-à-dire qu’il y a plus de déchets en déchetterie que dans les sacs noirs », constate François-Xavier Deschervois. « La fréquentation s’accroît, il faut donc réguler les flux. »

D’ici la fin de l’année 2023, les 25 déchetteries du département (et les deux de la communauté de communes des Portes de Meuse, qui vont rejoindre le Smictom) vont être équipées de barrières avec un système de lecture des plaques d’immatriculation. « Pour les particuliers, il n’y a aucune démarche supplémentaire à effectuer. Quand vous arriverez avec votre voiture, votre plaque sera reconnue comme étant du territoire, la barrière se lèvera et vous pourrez entrer. » Attention, cependant, le nombre de passages sera limité à 30 par an.

C’est un peu plus compliqué pour les professionnels, qui devront obligatoirement créer un compte, pour assurer le suivi, imposé depuis juillet 2021, de leurs déchets de chantier. Compte sur lequel ils retrouveront la facturation de leurs passages en déchetterie. Même conditions pour les entreprises de l’économie sociale et solidaire, tandis que les collectivités bénéficieront d’un nombre de passages illimités. Dans les jours qui viennent, chaque foyer devrait recevoir un courrier du Smictom expliquant l’ensemble de ces changements. Il n’y aura donc plus qu’à changer ses habitudes…

P.-J. P.

pj.prieur@jhm.fr