Réchauffement climatique : « Les températures de 2022 seront la norme dans 25 ans »
CLIMAT. Des hivers moins froids, des étés plus chauds… Le réchauffement climatique s’accélère. Ce jeudi 8 décembre, la Ville et la LPO accueillent Alexandre Berger, président de l’association de climatologie de Haute-Marne, pour une conférence intitulée “Crise climatique : du mondial au local”. Car la Haute-Marne n’échappe pas au réchauffement planétaire.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » En 2002, lors du 4e Sommet de la Terre, à Johannesburg, Jacques Chirac alertait déjà sur le réchauffement climatique. Force est de constater que 20 ans plus tard, peu de choses ont changé. La planète continue de surchauffer et la Haute-Marne n’y échappe évidemment pas. « A notre échelle, on constate une accélération du réchauffement », note Alexandre Berger, docteur en physique de l’atmosphère et président de l’association de climatologie de Haute-Marne.
« Il faut dire les choses »
« De moins en moins de jour de gel ou de neige en hiver, avec une augmentation de la pluviométrie ; des étés de plus en plus chauds et de plus en plus longs, des canicules de plus en plus sévères et de moins en moins de précipitations estivales… Le constat n’est pas très réjouissant, mais il faut dire les choses. On ne peut pas y échapper, c’est un peu trop tard », déplore celui qui animera une conférence intitulée “Crise climatique : du mondial au local”, ce jeudi 8 décembre, à 18 h 30, au Théâtre.
Un réchauffement de 2°C en Haute-Marne
En témoignent les records de température tombés les uns après les autres cet été. « 2022 va être l’année la plus chaude depuis le début des mesures, avec pour la Haute-Marne, un excédent thermique de 2°C par rapport à la période 1991-2020 », détaille Alexandre Berger. « Depuis 2015, c’est la quatrième année semblable, après 2015, 2018 et 2020. On voit donc une accélération des événements chauds. On peut donc imaginer que si l’été prochain n’est pas très chaud, le suivant le sera sans doute. » Et le climatologue d’ajouter : « Dans 25 ans, les températures de 2022 seront la norme. Les années chaudes, ce sera 45 ou 50°C. »
« Huit mois sans gel en Haute-Marne, c’est inédit »
Et le constat est le même en hiver. « Tous les jeunes nés après 2000 sont habitués à des hivers sans neige. Mais pour les anciens, c’était impensable… Cette année, il y a un autre événement marquant, c’est qu’il n’y a pas eu de gel entre le 4 avril et le 4 décembre. Huit mois sans gel en Haute-Marne, c’est inédit aussi. » Face à tous ces indicateurs, difficile de nier l’évidence : le réchauffement climatique est là. Et pour longtemps. « Le réchauffement est lancé pour au moins 20 ans. Donc si on commence à diminuer nos émissions de CO2 aujourd’hui, on ne verra pas les premiers effets avant 2050 », complète Alexandre Berger.
Ce qui n’empêche toutefois pas de s’y mettre, afin de limiter le réchauffement climatique. Car les conséquences peuvent être graves. « Nous, on a des maisons qu’on peut climatiser, mais les animaux et les végétaux, eux, vivent dehors. Une hausse des températures va causer beaucoup de mortalité, ce qui aura des répercussions sur notre alimentation, sur l’accès à l’eau, sur le développement des maladies… » Et le climatologue de conclure : « On est face à un mur. Il ne nous reste plus qu’à nous adapter. »
Planter un arbre, stocker l’eau…
Car des petits gestes simples peuvent nous aider à contrer les effets du réchauffement climatique : planter un arbre (si possible une variété qui résiste à la chaleur) dans son jardin pour faire de l’ombre et éviter l’assèchement de surface des sols, ou stocker l’eau quand il pleut en hiver pour la réutiliser en été. Après tout, les petits ruisseaux font bien les grandes rivières…
P.-J. P.
Sur le même sujet...
