Jardin Agathe-Roullot : des promesses tenues
En 2013, le jardin Agathe-Roullot était inauguré. La volonté de favoriser la biodiversité et le lien social a été au centre du lieu. Près de dix ans plus tard, le bilan fait état d’un pari réussi.
Depuis près de dix ans, le jardin Agathe-Roullot accueille de nombreux promeneurs tout en affichant des ambitions écologiques et sociales. En témoignent la création d’un verger, le choix d’essences favorisant la biodiversité, ou encore les différents espaces de détente. La paysagiste à l’origine de la conception du jardin, le responsable pôle sud des espaces verts et la maire de Chaumont se félicitent d’un projet réussi.
Lieu de convivialité
« Neuf ans après sa création, le Jardin Agathe-Roullot est un lieu où les gens se retrouvent. La dernière fois, j’ai croisé des habitants de Bologne qui profitaient du barbecue pour faire un anniversaire », indique Christine Guillemy, maire de Chaumont. Cédric Foulon, le responsable pôle sud des espaces verts, soutient ce témoignage. « Quand je viens travailler, je vois souvent les gens du quartier se balader. »
« Il y a des gens qui n’ont pas de jardin. Ici, ils peuvent découvrir la nature. »
Le jardin dispose d’un potager où les petits et les grands viennent jardiner, chacun dans des carrés adaptés à leurs besoins. Pour les plus âgés, les terrasses sont en hauteur. De cette manière, nul besoin de se baisser. Pour les enfants, elles sont à ras le sol. La crèche multi-accueil du Cavalier, l’Ehpad l’Osier Pourpre ou encore l’association la Passerelle exploitent des parcelles. « Il y a des gens qui n’ont pas de jardin. Ici, ils peuvent découvrir la nature », soutient Christine Guillemy.
La fonction sociale du jardin est également remplie grâce aux différentes associations et organismes de la ville. Le Signe, la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) ou encore le centre social le Point commun y organisent régulièrement des événements. Un brassage de la population et donc une mixité sociale sont ainsi favorisés.
Le lieu sert également de jonction entre le quartier du Cavalier et le centre-ville. Le « chemin de rail », nommé en référence aux rails reliant l’ancienne carrière de pierres au Viaduc, est devenu le passage de prédilection de nombreux cyclistes.
Un faisan aperçu dans le potager
Quant aux ambitions écologiques du jardin, elles s’affirment par la présence de plantes considérées comme des marqueurs de biodiversité. « La Cardère en est un. Quand on en voit, cela veut dire que le lieu va bien. De plus, ses fruits nourrissent les oiseaux en hiver », indique Pascale Jacotot, la paysagiste, qui en avait vu une lors de son dernier passage. Pendant qu’elle se balade dans le jardin, elle cherche du regard la fameuse plante. Zyeutant dans la zone où elle l’avait déjà aperçu, elle finit par la repérer un plus loin.
Cédric Foulon a également ses marqueurs. Vidéo à l’appui, il confie avoir aperçu un faisan au milieu du jardin. Par ailleurs, les espaces verts modifient petit à petit leur manière de travailler pour favoriser la biodiversité, notamment en faisant du fauchage différencié. Autrement dit, certaines herbes ne sont plus coupées. « Les gazons en velours c’est fini ! Il faut un changement de mentalité là-dessus. Laisser certaines plantes se développer, ce n’est pas négliger l’entretien des espaces, au contraire », pointe Christine Guillemy.
Le travail des espaces verts est aussi félicité par la paysagiste. « J’exerce dans tout le Grand-Est. Quand je créé un parc et que je repasse 4 ans plus tard, souvent c’est laissé à l’abandon. Dans une ville, quand j’étais repassée, les espaces verts avaient tondu les plantations », déplore Pascale Jacotot.
Le tableau du bilan du jardin se noircit avec quelques dégradations occasionnelles, notamment des incivilités liées à l’usage du barbecue. Il est arrivé que des planches en bois soient arrachées pour alimenter le feu. Ces incidents restent peu nombreux et ne devraient pas remettre en cause l’espace de pique-nique.
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr