ASSHM : « Le projet de santé chaumontais est voué à l’échec »
SANTE. L’association Avenir santé sud Haute-Marne (ASSHM), représentant les usagers de santé, prend la parole pour soutenir le projet du Comité de pilotage Egalité-santé d’implanter un plateau technique unique à Rolampont. Et fustige l’attitude boutiquière de certains élus.
Pour Avenir santé sud Haute-Marne (ASSHM), l’heure est désormais au magistère de la parole. Après avoir pleinement œuvré au sein du Comité de pilotage (Copil) “Egalité santé”, mis en place avec les médecins et les élus du territoire, l’association représentant les usagers de santé tient à apporter son point de vue particulier. « Nous souhaitons nous exprimer en tant qu’ASSHM. Nous ne sommes pas aspirés par le Copil, nous avons notre propre identité », précise, en préambule, son président, Mathieu Thiébaut.
Sans surprise, l’ASSHM apporte un soutien plein et entier au projet du Copil, dont la mesure phare est l’implantation d’un plateau technique unifié de chirurgie (et services de médecine afférents) à Rolampont, plutôt qu’à Chaumont. Surtout, l’ASSHM souhaite rectifier certaines déclarations, émanant en particulier d’élus chaumontais ces dernières semaines.
En premier lieu, Mathieu Thiébaut rappelle qu’il est tout simplement faux d’affirmer que le projet de “gradation des soins” sélectionné lors de la Conférence santé de décembre 2021 n’aurait rencontré aucune opposition. Le président du Pays de Langres, Eric Darbot, avait ainsi pris la parole pour déplorer ce choix. Médecins du territoire et ASSHM lui avaient emboîté le pas dans les jours et semaines suivants.
L’ASSHM met les points sur les i
En second lieu, le président Thiébaut tient à marteler que Chaumont n’est absolument pas laissée à l’abandon ni sans médecine – ce qui est parfois affirmé au sein de la cité-préfecture. Le projet du Copil mentionne explicitement le maintien d’un service d’urgences ouvert 24 heures sur 24 h, d’une équipe de Smur, d’une unité d’hospitalisation de courte durée, d’un laboratoire, et de nombreux services de médecine : rhumatologie, médecine interne, maladies infectieuses, endocrinologie, oncologie, dermatologie, neurologie, addictologie, soins palliatifs et courts séjours gériatriques.
« Les élus de Langres et de Chaumont ne pensent pas territoire »
A l’inverse, le positionnement du plateau technique à Chaumont poserait, aux yeux de l’ASSHM, de nombreux problèmes, à commencer par l’accroissement du taux de fuite dans le sud du département. « Le projet chaumontais est voué à l’échec », lance Joël Maillot, ancien directeur de la clinique de La Compassion. « Ce serait un hôpital pour 40 000 personnes », renchérit l’une de ses successeurs, Brigitte Berthet. Le docteur Francis Grosjean bat en brèches, pour sa part, un autre argument chaumontais en estimant que le problème de mobilité des patients sera le même pour se rendre dans l’établissement.
Enfin, l’ASSHM déplore les prises de position, interférences et autres volte-faces de certains élus, avec, dans son viseur, Anne Cardinal (maire de Langres), Christine Guillemy (son homologue chaumontaise), ou encore Stéphane Martinelli (président de l’Agglomération de Chaumont). « Les médecins sont attaqués par des politiques qui ne comprennent rien ou ne veulent rien comprendre », fustige Robert Mercey, membre du conseil d’administration. « Les maires de Langres et de Chaumont ne pensent pas territoire », conclut Mathieu Thiébaut, fataliste. Mais certainement pas résigné.
N. C.