Coupures d’électricité : Enedis nous éclaire
Y aura-t-il des délestages, c’est-à-dire des coupures d’électricité, en janvier ? Personne n’a pour l’instant la réponse mais tout le monde s’y prépare. Chez Enedis, on connaît la marche à suivre. La directrice territoriale, Christine Patrois, nous en dit plus.
Devons-nous craindre des coupures d’électricité en janvier ? Le sujet fait le buzz. Car les préfets ont reçu mercredi soir une circulaire de la Première ministre, Elisabeth Borne, les mettant en alerte ou plus précisément en leur donnant les consignes. Car, si des coupures devaient intervenir, il y aurait beaucoup de choses à régler au niveau local, la communication avec les élus, avec la population, la mise sous surveillance des personnes vulnérables, l’identification des habitants qui pourraient être momentanément privés de téléphone etc. Bref, l’affaire n’est pas mince.
En cas de coupure, tout le monde concerné mais chacun son tour
Nous n’en sommes pas là. Mais tout le monde s’y prépare. Du côté d’Enedis, distributeur d’électricité, les procédures sont connues. Déjà, le 22 septembre, devant les délégués du syndicat départemental de l’énergie et des déchets, Christine Patrois, directrice territoriale d’Enedis pour l’Aube et la Haute-Marne, avait abordé le sujet et donné des précisions.
Elle non plus ne peut pas se hasarder à un pronostic : « qui sait quel climat aurons-nous en janvier et en février ? », dit-elle. Mais s’il devait y avoir des coupures, l’ensemble du pays serait concerné. Mais pas tous les territoires en même temps. Une façon de dire que la Haute-Marne n’y couperait bien sûr pas.
Le black-out : c’est quoi ?
Le site Ecowatt (météo de l’électricité) donne la température par rapport à la consommation d’électricité. Ce jeudi 1er décembre et jusqu’à la fin de la semaine nous sommes au vert. Pas de tension donc sur la distribution d’électricité. Ecowatt donne la tendance mais c’est RTE, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité qui donne l’alerte. « RTE veille à l’équilibre entre la production d’électricité et la consommation », nous éclaire Christine Patrois, « s’il y a déséquilibre, c’est un trou d’air, un effondrement complet. C’est ce qu’on appelle le black-out », ajoute Christine Patrois pour faire de la pédagogie.
On coupe le « départ » au poste-source
L’idée est donc d’éviter d’atteindre ce point de non-retour. S’il y a des tensions entre production et consommation, des écogestes peuvent suffire. Si la situation est plus dégradée, là, on passe aux coupures. « C’est RTE qui demande alors à Enedis, distributeur, de couper. » Christine Patrois ne va pas décider de couper tel ou tel quartier, telle ou telle maison bien évidemment.
Ce sont les départs de postes-sources, « les grandes lignes de 20 000 volts » qui peuvent être coupés « pour récupérer de la puissance ». Un départ ? « Ça peut couvrir un territoire de 5000, 10 000 ou 20 000 personnes », détaille la directrice territoriale d’Enedis.
Elle rappelle que certains « clients » ne seront jamais coupés (leur départ sur le poste source ne sera jamais concerné) comme les hôpitaux, tout ce qui est globalement en lien avec la santé et la sûreté. La préfecture a déjà transmis à Enedis la liste des sites sensibles.
Le process en situation de crise est bien connu et éprouvé chez Enedis. Le distributeur est prêt à parer à toute éventualité.
Céline Clément
En Haute-Marne, 70 % des besoins couverts en théorie par l’éolien
L’essentiel de la production électrique vient, en France, des centrales nucléaires. Et c’est bien parce qu’une bonne partie d’entre elles sont à l’arrêt que des coupures « générales » pourraient être envisagées. Si la production est insuffisante, la France achète aussi de l’électricité à l’étranger. Mais il y a aussi les énergies renouvelables, éolien ou photvoltaïque. Un chiffre est intéressant en Haute-Marne : la production électrique du parc éolien couvre (en quantité) 70 % de la consommation.
Dans l’Aube, c’est encore plus important : 115 % quand, dans le Grand Est, on est à 47 % de la consommation couverte par les ENR.
Avant les coupures, la com
Il y a différents stades d’alerte avant d’arriver à la coupure du courant. En cas de tension, le gouvernement va aussi inviter les préfets à amplifier la communication dans les départements autour des écogestes, dont l’objectif est de générer des économies d’énergie. Baisse du chauffage à 19 degrés, extinction des appareils en veille, décalage de l’utilisation de certains appareils ménagers… Tout sera rappeler pour éviter la coupure.