VIH : bientôt une trithérapie révolutionnaire à l’hôpital
Dans quelques semaines, une trithérapie injectable pour les patients porteurs du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sera disponible au centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz. Une nouvelle méthode de traitement qualifiée de révolutionnaire.
« C’est une grosse révolution dans les traitements du VIH ! » Les mots du docteur Pascal Melin [*] sont lourds de sens, mais en aucun cas exagérés.
Dans les prochaines semaines, le centre hospitalier bragard va mettre à disposition de ses patients porteurs du VIH une « trithérapie injectable ». Cette nouvelle technique, lancée en France en janvier 2022, peut changer la vie des personnes porteuses du virus. Concrètement, la trithérapie médicamenteuse quotidienne – un comprimé à prendre tous les jours – est remplacée par « une seule piqûre dans la fesse tous les deux mois », dixit Pascal Melin.
Les injections devront, dans un premier temps, impérativement se faire au centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz. Toutefois, Pascal Melin espère que des infirmières pourront administrer le traitement aux patients directement à domicile dans les mois à venir. Bien sûr, rien n’est encore annoncé en ce sens, mais le docteur a bon espoir, pour faciliter encore davantage la vie des porteurs du VIH.
Une première en Haute-Marne pour le VIH
Si le traitement était déjà répandu dans quelques hôpitaux français, son lancement au centre hospitalier est « une première en Haute-Marne » et même dans les environs. Pour suivre ce traitement, qui reste par ailleurs relativement méconnu, les patients bragards étaient obligés de se rendre au CHU de Reims.
D’ici quelques semaines, tout sera disponible à Saint-Dizier. Une aubaine pour les quelques 90 patients de la « file active » – les personnes porteuses suivies – de l’hôpital bragard. « Le traitement est accessible directement pour les patients stables », indique Pascal Melin. Si le VIH est plus instable, l’accès à cette nouvelle forme de trithérapie n’est pas impossible, mais il implique un suivi très assidu du virus.
La trithérapie injectable combinant rilpivirine et cabotégravir, deux molécules utilisées pour le traitement du VIH, « est très différente de ce que nous avions jusqu’alors », se satisfait le responsable du centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic.
Demain, dans le prolongement de la journée mondiale de lutte contre le Sida, le jhm fera le point sur les infections sexuellement transmissibles à Saint-Dizier.
Dorian Lacour
[*] Chef du service de l’unité 2 de médecine et responsable du centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGGID) au centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz.