Urgences : « Nous ferons face malgré la tension »
Chef du service des urgences de l’hôpital de Langres, le docteur Vincent Escudier se veut confiant pour la continuité du service durant la période hivernale, toujours délicate, qui se profile. Mais la situation est de plus en plus tendue…
Il n’y a pas encore péril complet en la demeure. Mais la situation est toujours aussi tendue, en termes de moyens et d’effectifs médicaux, au sein des urgences du centre hospitalier de Langres. Et ce alors que se profile la période hivernale, toujours la plus chargée, entre maladies saisonnières, accidents liés aux fêtes de fin d’année ou décompensations de pathologies chroniques.
Chef du service, le docteur Vincent Escudier fait le point pour jhm quotidien. « Nous ferons face, malgré la tension. Nous sommes en sous-effectif mais nous arrivons encore à faire tourner les plannings grâce à la bonne volonté de tous les praticiens, qui sont à environ 60 heures par semaine chacun… », affirme-t-il. Pour l’heure, les épidémies hivernales semblent encore contrôlées, même si « la grippe est déjà là ». En revanche, la bronchiolite semble peu présente dans le Sud-haut-marnais.
La direction aux abonnés absents
La situation est cependant loin d’être idyllique. Avec sept médecins en équivalent temps plein seulement, « là où il en faudrait une dizaine », pour quatre lits d’hospitalisation courte durée (« Nous nous sommes déjà retrouvés avec une douzaine de patients hospitalisés »), les urgences fonctionnent à flux tendu. Pire, elles doivent subir la détérioration de la situation dans d’autres services : « il y a eu une fermeture, pour des raisons internes, de dix lits en médecine. C’est un sucroît de complexité pour nous ».
Le docteur Escudier n’a eu de cesse, depuis des années, d’alerter la direction hospitalière sur la dégradation des conditions de travail au service des urgences, et par conséquent, dans la qualité des soins. En pure perte : « Il y a des procédures pour l’hôpital en tension qui ne sont pas respectées. Quand je demande un retour, des explications, on répond que cela ne me regarde pas. C’est une gestion purement administrative ».
Vincent Escudier a, en conséquence, averti l’hôpital qu’il ne saurait être responsable du non-respect des alertes qu’il a transmises : « j’ai envoyé un mail à la direction pour indiquer que je me dégage de toute responsabilité en cas de dysfonctionnement du service. Nous travaillons sons tension, sous une pression permanente, insidieuse ». Et lance, en conclusion, un appel du pied à son directeur, Guillaume Koch : « Il faut communiquer et revenir à un climat de travail constructif, ce qui passe par des échanges mutuels ».
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr