L’irrésistible chute – L’édito de Patrice Chabanet
Plus il dément, plus il s’enfonce. Adrien Quatennens semble définitivement entraîné dans les sables mouvants de son affaire conjugale. Son épouse l’accuse de violences physiques et morales depuis « plusieurs années ». Jusque-là le député des Insoumis reconnaissait seulement une gifle. Version qu’il maintient encore. Parole contre parole. Qui dit vrai ? Avec la déclaration de Céline Quatennens, la présomption de culpabilité semble l’emporter sur la présomption d’innocence.
A l’Assemblée nationale, nombreuses sont les voix qui s’opposent au retour du député à la main leste. Même au sein de LFI, ça tangue sérieusement. Comment se faire le défenseur de la cause féministe et admettre des comportements qui seraient condamnés s’ils émanaient de partis adverses ? Les excuses du passé ou à venir ne tromperont personne. Pas plus que les décisions prises à la hâte ou dans la panique. Ainsi on a appris, tard hier soir, qu’Adrien Quatennens ne pourrait plus participer aux travaux de son groupe jusqu’au terme de la procédure judiciaire. Un sparadrap sur la plaie.
Les temps ont changé. Ce qui, d’habitude, était mis sous le boisseau ou minoré au prétexte fallacieux qu’il s’agissait d’affaires privées, est devenu indélébile. La seule issue pour le député est de quitter la vie politique et se faire oublier. Faute de quoi il sera rattrapé par ses agissements coupables. A l’autre bout du spectre politique Eric Ciotti, lui, est pris dans les filets du cumul d’emplois de son ex-épouse. Là encore on pressent que ses adversaires, surtout dans son propre camp, ne vont pas le lâcher. A quelques semaines de l’élection du président de LR l’huile jetée sur le feu sera abondante.