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Le départ du docteur Leduc, c’est une page qui se tourne

Jean-François Leduc ne garde que de bons souvenirs de sa carrière.

Acupuncteur et homéopathe, Jean-François Leduc a fermé les portes de son cabinet le 1er octobre pour prendre sa retraite. Une page se tourne pour la ville, le territoire voire le Triangle ; le professionnel étant le dernier à pratiquer les deux disciplines*.

C’était le 1er octobre dernier, un samedi précisément. Après une consultation, Jean-François Leduc fermait les portes de son cabinet pour la toute dernière fois de sa carrière. Une décision difficile à prendre, mais mûrement réfléchie et commune avec sa femme qui était aussi son assistante : « Quand j’ai une idée en tête, c’est très rare que je change d’avis », explique-t-il. « Je sentais qu’après 67 et quelques années, je commençais à fatiguer sur les horaires et les contraintes administratives. J’avais envie de faire autre chose, des choses que je ne pouvais pas faire avec ma profession dans le même temps. »

Prise en charge globale

Le docteur Leduc était le dernier acupuncteur-homéopathe du territoire, « alors que nous étions une quinzaine à mes débuts », se souvient-il. Né à Saint-Dizier, il a longtemps remplacé son père, ancien médecin généraliste de la ville. Mais depuis tout jeune, sans qu’il ne puisse expliquer pourquoi, « j’ai toujours été curieux, intéressé par la médecine chinoise antique », développe le désormais ancien professionnel.

Etudiant à la fac de Nancy, il part en internat à Paris lors de sa 6e année de médecine pour des études d’acupuncture. Une discipline qu’il pratique depuis 40 ans, avant d’accentuer ses connaissances sur l’homéopathie. Quand il a posé sa plaque au 32 rue Lalande à Saint-Dizier, « on m’appelait le gourou au début », se souvient avec amusement Jean-François Leduc. Il faut dire que l’acupuncture et l’homéopathie diffèrent de la médecine traditionnelle.

« Je faisais une prise en charge globale du patient. J’avais besoin de savoir comment il fonctionner pour lui permettre de s’autonomiser. » Dès lors, « faire des consultations de dix minutes, c’était impossible ». Même en faisant des journées de onze heures, « je n’ai jamais reçu plus de vingt patients par jour ». Certains n’hésitaient pas à venir depuis la Moselle, le Luxembourg, voire les Ardennes.

Hommages

Forcément, l’annonce de sa retraite a fait un choc, d’autant que l’acupuncteur-homéopathe n’est pas parvenu à trouver un successeur : « C’est mon seul regret », déplore-t-il (voir l’encadré). Toutefois, les « au revoir » ont été bienveillants : « J’ai reçu énormément de cadeaux, on aurait cru un sapin de Noël. Des mots gentils, affectueux, c’était très sympa », conclut-il avec un zeste d’émotion.

*Il reste un acupuncteur et une homéopathe à Saint-Dizier, mais qui ne pratiquent pas les deux disciplines simultanément.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Personne pour reprendre le flambeau

C’est véritbalement le seul regret de sa carrière. Pourtant, le docteur Leduc a bien tenté de trouver un professionnel pour reprendre le flambeau de son cabinet. En vain. « J’étais prêt à faire du tutorat pendant plusieurs semaines pour passer la main. J’avais des contacts, mais ça n’a pas abouti. »

Il faut dire que le nombre d’acupuncteurs et homéopathes diminue au fil du temps. Un constat qui s’explique par plusieurs facteurs, selon le Bragard : « Il y a eu une réduction du nombre de médecins avec le numerus clausus. Les femmes qui travaillent trop bien et qui privilégient ensuite une vie de famille. L’évolution sociétale : les professionnels d’aujourd’hui veulent aussi du repos, donc il y a moins de temps de pratique. Et l’acupuncture comme l’homéopathie sont mal tolérés, en témoigne la tribune de plus de 100 médecins dans laquelle ils estiment que ces disciplines ne sont pas fondées. »

A défaut, plusieurs de ses patients ont été redirigés à Reims et Nancy.

Les Maison médicales, « c’est l’avenir »

Pour faire face au manque de médecins de manière plus générale, qui touche le territoire, Jean-François Leduc ne voit pas 36 solutions. Les Maisons médicales comme celle du Vert-Bois ou la nouvelle qui a été inaugurée à la rentrée dans l’ancien hôpital, « c’est la seule façon de sauvegarder, puis d’attirer de nouveaux professionnels. C’est l’avenir. Au Vert-Bois ça fonctionne très bien », explique-t-il.

L’acupuncteur-homéopathe qui vivait au-dessus de son cabinet médical, comprend parfaitement les attentes des nouvelles générations. « Mon fonctionnement, ça faisait un peu « médecin dinosaure », le fait de vivre sur son lieu de travail. Ça pourra toujours intéresser, mais aujourd’hui, c’est quand même très différent. L’esprit de groupe, c’est un argument de poids ».

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