Le Département de la Haute-Marne peut encore investir mais pour combien de temps ?
Politique. Le Conseil départemental débat ce vendredi 18 novembre de ses orientations budgétaires pour l’année 2023. Le montant des investissements ne va pas faiblir, estimé à 64 millions d’euros, mais il va falloir penser à serrer la vis.
Pas de baisse du niveau des investissements. C’est ce que Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental, va annoncer ce matin en séance plénière au moment du débat consacré aux orientations budgétaires de la collectivité. Le montant des investissements sera annoncé à hauteur de 64 millions d’euros pour l’année 2023. Parmi les gros chantiers qui vont démarrer et qui vont devoir être financés l’an prochain : l’abattoir ainsi que l’école de voile de la Liez.
Refonte en vue des politiques publiques
Mais la faible croissance annoncée, l’inflation, des dotations aujourd’hui uniquement liées à la dynamique économique car les Départements n’ont plus de levier fiscal, laissent entrevoir des périodes de vaches plus maigres. « Oui », confirme Nicolas Lacroix, « l’année prochaine, nous allons devoir nous lancer dans la refonte de nos politiques publiques », dit-il. Une manière policée d’annoncer qu’il va falloir se serrer la ceinture et sans doute abandonner ou tout du moins revoir à la baisse certaines politiques départementales ne faisant pas partie des compétences obligatoires de la collectivité… Oui mais lesquelles ? Pour l’heure, l’exécutif départemental ne lâche rien.
L’Etat va-t-il continuer à compenser ?
A plus court terme, un plan massif d’économies d’énergies sera annoncé courant décembre. Le Département n’a pas encore chiffré ce que va lui coûter sur une année la flambée du prix des énergies. Mais ça ne sera pas indolore c’est certain. Ce qu’il sait en revanche, c’est ce que lui coûtent les décisions prises au niveau national, « c’est 10 millions d’euros par an », souffle Nicolas Lacroix qui pense à la revalorisation des rémunérations des salariés qui font de l’aide à la personne, à la loi Taquet (aide sociale à l’enfance) ou encore à la hausse du RSA (revenu de solidarité active). « L’Etat doit compenser ces hausses à hauteur de 50 %. Mais est-ce que cela va durer ? », s’interroge Nicolas Lacroix. « 10 millions d’euros, c’est trois collèges, deux abattoirs et 35 kilomètres de routes », compare le président du Conseil départemental pour recentrer le débat sur les compétences des Départements.
Reste que la Haute-Marne affiche encore des ratios financiers sains sur lesquels le président du Département s’appuie. L’endettement par habitant « est de 185 € en Haute-Marne contre 516 € au niveau national. » Les capacités d’investissement restent bonnes, « 237 € par habitant dans le département contre 181 € pour la moyenne nationale. » La Haute-Marne veut garder le cap et espère se sortir sans trop de dégâts de « la tempête ». Mais des coupes s’annoncent c’est certain. Reste à savoir où car toutes les aides paraissent essentielles.
C. C.