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Deuxième pacemaker posé en moins d’un an

16 300 porteurs de pacemakers seraient concernés en France. Photo d’illustration.

Après s’être fait poser un pacemaker, un Chaumontais de 82 ans a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’il devait subir une seconde opération pour changer son appareil. Celui-ci fait en effet partie d’un lot pouvant dysfonctionner. Sa famille veut alerter les autres patients.

En janvier 2022, Henri*, un Chaumontais de plus de 80 ans, se prépare à subir une opération du cœur car on doit lui poser un pacemaker. Une intervention loin d’être anodine mais pas le début des soucis de cet homme. En 2010, il passe déjà sur la table d’opération suite à une crise cardiaque. Il se fait alors poser deux stents, c’est-à-dire des tubes qui maintiennent l’artère ouverte.

Dix ans après cette pose, Henri doit passer des tests, pour contrôler son cœur. Ils incluent notamment des tests d’effort. Après quelques mois de décalage suite à la crise de Covid, l’octogénaire passe finalement ces examens mais le résultat est mauvais. La pose d’un pacemaker, un stimulateur cardiaque, est inévitable. Henri se fait donc opérer en janvier 2022 au centre hospitalier de Chaumont.

Souci d’étanchéité

L’opération est une réussite même si les suites opératoires ne sont pas des plus simples. L’homme va vivre quelque temps chez sa fille pour qu’il soit mieux surveillé. Six mois après, lors de son rendez-vous de suivi, son chirurgien lui apprend cependant une mauvaise nouvelle. Il va devoir se faire réopérer et changer de pacemaker car celui qu’il a actuellement pourrait avoir un souci d’étanchéité. « Ils ont donc préféré le changer à titre préventif », explique sa fille.

Seulement, subir une seconde opération est lourd pour cet homme de 82 ans. Psychologiquement et physiquement, cette nouvelle est dure à supporter. « Pendant ce rendez-vous, il pensait recevoir de bonnes nouvelles et pouvoir reprendre une vie plus normale, être moins limité dans ses mouvements. La nouvelle a été un choc », se souvient-elle.

En octobre cependant, Henri subit sa seconde opération du cœur, en seulement quelques mois. « Lui qui pensait reprendre sa vie revient à la case départ ! Ça recommence et c’est long ! », explique sa fille. En se penchant par la suite sur le dossier médical et administratif de son père, elle constate que, contrairement à la première opération, ils n’ont aucun dépassement d’honoraires à régler. Tout est pris en charge.

Des milliers de cas en France

Un indice qui la trouble et l’amène à se renseigner sur les réseaux sociaux, auprès de personnes ou de proches ayant subi le même type d’opérations. Elle apprend alors que le premier pacemaker de son papa fait partie d’un lot, de la marque Abbott/St Jude Medical, considéré comme défectueux.

Par la même occasion, elle se rend compte que son père a échappé au pire. Certains témoignages parlent de symptômes assez forts, comme des sensations de brûlures, des décharges, des maux de tête ou encore des nausées. Henri n’en a ressenti aucun. Par contre, sur ces groupes, le service contentieux de la Caisse primaire d’Assurance maladie s’est rapprochée d’elle afin de recenser son cas. « Plus il y aura de personnes qui se feront connaître, plus ils pourront faire quelque chose et, peut-être, poursuivre ou demander des dommages à la société Abbott », explique-t-elle.

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr

*Le prénom a été changé pour préserver l’anonymat du patient.

En France : environ 16 300 cas

La société Abbott/St Jude Medical a informé l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de la défectuosité de certains de ses pacemakers. Ils présentent un défaut de fabrication pouvant conduire, dans de rares cas, à un problème d’étanchéité. 16 300 cas porteurs en France seraient concernés. Il s’agit des modèles Assurity et Endurity implantés entre septembre 2019 et juillet 2022. Aujourd’hui, la société assure ne plus utiliser le procédé de fabrication qui a posé problème. Pour la fille d’Henri, ce qui la choque le plus est le délai. « Ils ont quand même mis trois ans avant de voir qu’il y avait parfois un souci d’étanchéité ! C’est long ! »

Tous ces produits ont été rappelés et les patients normalement contactés par leur centre implanteur. Ils peuvent cependant vérifier si leur pacemaker est concerné, via le numéro de série, en cliquant ici.

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