Y’a plus qu’à – L’édito de Christophe Bonnefoy
La France compte 68 millions d’habitants. Et si on veut gentiment exagérer – mais ça donne le ton – quasiment 68 millions de sélectionneurs, dès lors qu’est évoquée l’équipe de France de football. Un pays aux 68 millions de Deschamps.
Gageons que l’annonce des 25 joueurs retenus pour partir au Qatar, faite par Didier Deschamps, ce mardi soir sur TF1, aura battu de larges records d’audience. Et que la liste de ceux qui iront défendre notre titre mondial sera encore, ce mercredi matin, largement discutée par tous les adeptes du “y’a qu’à, faut qu’on”. Soit dit en passant, ça n’est peut-être qu’un avant-goût des conversations qui pourraient s’alimenter dans quelques jours de reproches assassins, si les Bleus trébuchaient très vite. “Il aurait fallu…”.
En attendant, si on était certain que quelques piliers – non blessés – seraient de la partie, les noms les plus attendus étaient précisément ceux… qu’on n’attendait pas, ou dont on n’était pas vraiment sûrs. Pogba et Kanté forfaits, le champ restait libre, pour quelques belles surprises. Ou mauvaises, c’est selon, surtout pour ceux qui y croyaient et resteront en famille devant leur écran, à voir jouer les copains.
Mais restons dans le positif. Varane et Kimpembé seront de la partie. Il subsistait un doute sur leur état de forme. Giroud, lui aussi, fera le voyage. L’idée était dans l’air du temps, mais sans assurance. Une juste récompense pour celui qu’on a maintes fois enterré, mais qui continue, parfois contre vents et marées, à performer sur les terrains. Heureuse surprise, aussi, pour Guendouzi, à l’état d’esprit irréprochable dans un vestiaire. Utile, nécessaire même, lorsqu’il faut remotiver les troupes. Enfin, on ne peut être qu’heureux de voir Mandanda dans la liste des gardiens, lui qu’on disait, aussi, fini, mais qui fait les beaux jours de Rennes désormais.
Grosse(s) surprise(s) ? Pas vraiment. Mais le constat d’une sélection équilibrée, entre leaders sur le terrain… et locomotives dans le vestiaire. Désormais… “y’a plus qu’à” !