Les murs ont la parole. Naissance de l’illustre Langrois
Les murs ont la parole. Diderot est un nom indissociable de Langres. Et pour cause ! Denis Diderot est le plus illustre des langrois. Issu d’une famille aisée de couteliers, il est le second d’une famille de sept enfants dont quatre seulement survécurent. Partons sur les traces du jeune Denis…
Denis Diderot gardera toujours au cœur le souvenir de sa ville natale. Ses quinze premières années sont déterminantes, tant sur sa vie et ses choix que sur ses œuvres, certaines inspirées par des situations, des connaissances et des souvenirs de sa jeunesse dans la cité perchée. Didier Diderot, le père de Denis, appartient au milieu des artisans de Langres. Fils de coutelier, il est lui-même maître coutelier et marchand spécialisé dans la fabrication d’instruments de chirurgie (bistouris, scalpels, et lancettes) et de lames fines estampées de la marque dite « à la perle ». Angélique Vigneron, mère de Denis, est fille d’un marchand tanneur. Ces deux activités sont très représentées à l’époque dans la cité lingonne.
Le couple se marie le 19 janvier 1712, dans l’église de Chassigny, en présence de Denis Diderot, le père du marié. Ce Denis Diderot n’est autre que le grand-père du philosophe qui héritera du même prénom. Didier est âgé de 27 ans et Angélique Vigneron de 35 quand, jeunes mariés, ils s’installent sur la place Chambeau, dans la maison située à l’actuel n°9 de la place Diderot. C’est au premier étage de cette maison cossue que Denis naît le 5 octobre 1713. Il se fait baptiser à l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, aujourd’hui disparue, qui se situait face à la cathédrale.
La maison natale
Cette demeure agrémentée de fenêtres à meneaux, s’organisait selon les critères de l’époque et une hiérarchisation des espaces : boutique au rez-de-chaussée et habitation au premier étage (l’étage « noble »). Le dernier niveau aux ouvertures plus petites (l’étage « attique ») servait d’espace de services. Admirez le relief sculpté imitant la superposition de deux cartouches en cuir découpés et enroulés, au centre desquels se trouve un médaillon. Très en vogue au 16e siècle, cet élément est issu du vocabulaire décoratif italien introduit en France par l’Ecole de Fontainebleau. En 1714, Didier Diderot achète la maison située au n°6 de la même place. La famille déménage… La suite dimanche prochain ! Source : Service Patrimoine-Pays d’art et d’histoire.