Le CVB vainqueur mais pas tueur

Le scénario est décidément connu. Le Chaumont VB 52 Haute-Marne séduit sans pour autant jamais “tuer ses matches” face à des adversaires qui le poussent dans ses derniers retranchements. Mercredi 2 novembre, le promu nazairien a bousculé les Cévébistes sans pour autant lui arracher le moindre point.

Le duel entre le Chaumont VB 52 Haute-Marne et Saint-Nazaire a tenu toutes ses promesses, mercredi 2 novembre à Palestra. Le promu de la côte Atlantique est arrivé en terre haut-marnaise sans le moindre complexe, toujours vêtu de son costume de “premier de la classe” qui lui a valu de terminer “major de sa promotion” l’an passé en Ligue B et qui démontre, semaine après semaine, depuis l’entame de compétition à l’étage supérieur, la même soif d’apprendre. De quoi certainement agacer parfois les habituels “ténors” de l’élite qui se voient bousculés par ce nouvel arrivant aux dents longues. Mais surement pas le public hexagonal qui voit, après Cambrai et Le Plessis-Robinson ces dernières saisons, se renouveler la hiérarchie du volley français.

Alors certes, les Cévébistes seront finalement sortis indemnes du piège nazairien, en remportant la mise en quatre sets et en empochant le plein total de points dévolus à cette rencontre. Mais ils auront cependant goûté, comme la plupart des adversaires du SNVBA lors des journées précédentes, à ces petites perles de sueur suintant sur leurs fronts au moment d’affronter les balles de set concédées aux deuxième et quatrième sets.

Car le “sept” titulaire du club Atlantique construit par le nouveau coach brésilien Rubinho a incontestablement de l’allure. La “diagonale” américaine Isaacson/Ensing peut s’avérer redoutable, le central Spencer est un phénomène et une véritable “curiosité” de ce championnat, quand les qualités des Français Nicolas Burel ou de Ludovic Duée ne sont plus à démontrer. Pas étonnant dès lors que l’arrière-garde chaumontaise se soit fissurée à plusieurs reprises sous les coups de boutoir notamment du “pointu US” Ensing en deuxième partie de match notamment.

La méthode CVB

Mais à l’arrivée, l’élève a dû néanmoins se plier aux lois du maître. Le CVB 52 a été bousculé, voire carrément malmené dans une troisième manche à sens unique (16-25), comme une mauvaise habitude qui se répète d’ailleurs match après match. Au final pourtant, Saint-Nazaire repart bredouille, incapable de conclure ses meilleurs moments de la soirée.

En face, le CVB 52, lui, a également appliqué la méthode qui fait sa force en ce début de saison. A commencer par sa qualité de service : véritable premier atout de cette confrontation par sa régularité et sa pluralité, car tous les joueurs chaumontais ont continuellement agressé la réception nazairienne mercredi soir. Y compris dans ces fins de set au couteau que les Haut-Marnais ont d’ailleurs remué dans la plaie des visiteurs avec la même insistance, dans les essentiels deuxième et quatrième sets. D’abord à “22-24” pour l’emporter “29-27”, puis à “23-24” pour finir à “27-25”.

Les hommes de Silvano Prandi poursuivent donc leur marche en avant, accumulent les points au compteur et se construisent forcément une réputation qui fait parler parmi les autres acteurs de cette Ligue A. La longueur de banc du CVB 52 devient de plus en plus le problème N°1 des adversaires des Haut-Marnais. Car même si toutes les solutions n’ont pas toujours fonctionné face à Saint-Nazaire, elles ont permis à certaines individualités de prendre du recul, de récupérer, et de terminer la rencontre avec lucidité.

Et dans ce mois de novembre chargé pour le CVB 52, les temps de récupération, aussi courts soient-ils, seront toujours les bienvenus.

Laurent Génin

Le jeu et les joueurs du CVB 52

Jan Galabov (10 att. sur 17, 1 cont., 0 ser., 5 fautes dir.) : Un joueur vraiment intéressant dans ce collectif, même s’il n’est pas toujours régulier. Très déterminé et complet, il est vraiment capable de faire tourner des situations en faveur des siens.
Raphaël Corre (0 att., 1 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : Le jeune papa était de retour à son poste de titulaire, après son absence à Cambrai.
Un match honnête malgré des moments plus compliqués. Son “ace” en fin de quatrième set a été fatal aux Nazairiens.
Fabian Plak (8 att. sur 10, 0 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : Fidèle à son habitude, le Néerlandais reste très productif offensivement et précieux au service, et toujours un peu moins performant au block.
HOMME DU MATCH : Adrian Aciobanitei (13 att. sur 25, 0 cont.,
1 ser., 6 fautes dir.) : C’est un retour gagnant pour le Roumain qui doit faire avec la concurrence féroce sur son poste. Cette fois, il a véritablement apporté sa pierre à l’édifice, à l’attaque comme
en réception, ainsi qu’avec sa qualité de service.
Patrik Indra (9 att. sur 21, 1 cont., 3 ser., 2 fautes dir.) : Une entrée en matière tonitruante et un final plutôt réussi : le CVB 52 a quasiment marqué des points à chacun de ses passages au service. Le Tchèque a cependant connu une vraie baisse de régime offensive aux deuxième et troisième sets.
Patrick Gasman (6 att. sur 15, 4 cont., 1 ser., 4 fautes dir.) : L’Américain a mis un peu plus de temps à trouver le bon rythme dans ce duel. Mais une fois qu’il est lancé, il reste véritablement
indispensable à ce collectif.
Thalès Hoss (libéro) : Un match très propre du Brésilien qui s’est montré irréprochable en réception, dans de bons coups défensifs
et très lucide en relances.
Pierre Tolédo (7 att. sur 17, 3 fautes dir.) : Une entrée très intéressante en fin de deuxième set que le “pointu” cévébiste n’a pas vraiment confirmée par la suite.
Nathan Wounembaina (0 att. sur 3, 1 faute dir.) : Les apparitions
du Camerounais n’ont pas vraiment apporté les solutions attendues.
Michael Marshman (1 att. sur 1, 1 cont., 1 ser., 1 faute dir.) : L’Américain s’est rapidement fondu dans le collectif cévébiste avec réussite.
Cédric Da Silva : Le passeur cévébiste a tenté d’apporter des
solutions nouvelles, notamment dans un troisième set mal embarqué.