Un stage pour dire «non au racisme»

Onze collégiens et lycéens ont participé, du 24 au 28 octobre, à un stage de communication. Une action qui s’inscrit en préliminaire d’une campagne nationale contre racisme.

Financé par la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et la haine (Dilcrah), cette participation est portée par l’association Majic et le dispositif Réussite éducative de Joinville (PRE). Et avec le concours d’une radio locale. Présente toute la semaine, la journaliste de cette antenne locale, Lucienne Stalla, a initié les jeunes à la technique de l’interview. « Il s’agissait d’abord de sensibiliser ces jeunes à la définition du mot racisme et la découverte des personnages historiques qui se sont opposés aux inégalités à l’image de Rosa Lee Parks, Martin Luther King ou encore Nelson Mandela », explique Victorine Robelet en se réjouissant de leurs réactions positives.

L’animatrice du PRE cite en exemple celle de Léa : « je trouve que ce sont des personnes courageuses, qui n’ont pas eu peur de prendre des risques pour aider les autres à vivre mieux  ».

Celui d’Ebru témoigne aussi que le message a été reçu cinq sur cinq  : « c’est hallucinant de voir comment certains peuples étaient traités. Attaqués. Et pourtant, tous ont répondu par la non-violence, juste avec leur voix ». « Ça existe malheureusement encore parce que je vois ça autour de moi », a regretté un autre participant.

De nombreux autres commentaires seront aussi consignés dans le mémoire qui sera présenté le 21 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le racisme. En feront notamment partie les interviews réalisés auprès de trois descendantes d’immigrants. Des témoignages qui invitent à remettre en question l’invitation “Bienvenue chez les Gaulois”.

En voici quelques exemples : « J’ai été insulté de sale macaroni quand je suis arrivé en France, à l’âge de 5 ans. J’en ai 74 aujourd’hui et je suis toujours persuadé que la réponse à la haine et la jalousie est ignorance car nous pouvons tous vivre ensemble, que personne n’est inférieur à personne  » ; « Je suis né en France, je suis commerçant mais chaque été on me demande si je rentre chez moi alors que chez moi c’est ici ». D’où cette conclusion unanime des stagiaires qui devrait s’inscrire en lettres d’or : « Je suis fier d’être fils ou fille d’immigré et d’être Français ».

Pour recueillir ces informations, les stagiaires sont allés au-devant de la population dans le cadre d’un micro-trottoir. Seront donc aussi présentés trois textes de slam créés par les participants et mis en musique : “Ils ont dit non”, “Les racines du racisme”, “Vivre ensemble”.

Cette première étape du projet sera suivie d’un deuxième stage dans lequel les participants créeront sculptures, stand up et défilé.

Le bilan des encadrants de ce stage est certes provisoire mais ils se réjouissent d’une participation exemplaire. Pour eux, le plus important aura été cette capacité de travailler ensemble auprès des jeunes générations pour prévenir et développer un sentiment d’unité, d’égalité, de faire vivre les valeurs de la République : la liberté, l’égalité et la fraternité.