Guitare : un festival éclectique à Issoudun
La 34e édition du festival de guitare d’Issoudun (Indre) a permis une fois de plus de représenter un maximum de styles guitaristiques, du jazz au rock avec des intervenants de haute volée.
Jean-Luc Thiévent, So Long, Rag Mama Rag, Steve Louvat, Les Croque-Notes, Choron and Co, Folk Roads, Yarol Poupaud, Harkan, Eric Sauviat, Michaal Benjelloun, Christian Laborde, Richard Manetti et Guillaume Muschalle, Antoine Boyer et Samuelito, Yarol Poupaud… N’en jetez plus ! Lorsque l’on ajoute à cette longue liste d’artistes talentueux, l’artisanat, le commerce autour de l’instrument et de ses accessoires, et une ambiance qui n’autorise que difficilement tout langage étranger aux aficionados, on aura aisément compris l’esprit qui règnent pendant la durée du festival, du 28 au 30 octobre.
Pas que des concerts
Evidemment, les masterclasses donnent l’occasion aux musiciens d’expliquer leurs influences, les techniques employées, leurs visions d’artistes. La masterclasse avec un invité surprise samedi laissait augurer un événement exceptionnel : Francis Cabrel en personne est venu humblement échanger des paroles, des idées devant un public conquis bien avant les premiers mots prononcés. Trois chansons plus tard, il entrait vivant au Panthéon des artistes ovationnés debout lors de la convention.
Les stages sont destinés chaque année aux instrumentistes. Finger style, banjo américain 5 cordes, rock et blues ont rassemblé bon nombre de musiciens lors de cette édition.
Le salon de la lutherie a pris une dimension exceptionnelle : une cinquantaine de luthiers venus de tout l’Hexagone, voire au-delà, ont occupé l’espace du rez-de-chaussée permettant à plus de deux mille visiteurs d’admirer le travail ciselé du bois et d’autres matériaux pour créer des guitares, banjos, amplis et parfois autres instruments d’exceptions comme des koras.
Succès populaire
Le Guitare Broc’, est ce marché de la guitare d’occasion et de la pièce détachée où chacun peut vendre ou acheter. La bourse s’est déroulée dans une salle devenue bien trop petite au regard des visiteurs. Au sein du Centre des Congrès dans une salle dédiée, les fouineurs ou autres musicos en mal de matos ont l’occasion de dénicher leur perle rare dans tout ce qui touche de près ou de loin à la guitare : instruments dérivés, librairie, disques, DVD…
Des « concerts à la maison » animés par Jean-Luc Thiévent et les Croque-notes ont précédé les trois jours de festival : « Une maison, un soir, une guitare » proposait un instrumentiste pour un concert chez soi, à partager sans modération avec ses amis.
Les Aft’heures, dans les bars de la ville sont mis en place pour clôturer les soirées. Le festival a rendu hommage au bluesman Philippe Kerouault, l’un des piliers animateurs de longue date de ces fins de soirée, disparu dans l’année.
Le président du festival, Alex Costanzo, pouvait souffler au terme de cette édition, totalement réussie : une programmation éclectique alléchante et maîtrisée conjuguée à un public nettement en hausse. Issoudun, plus que jamais, est la capitale française de la guitare.
De notre correspondant Sylvain Jobert