Le voyage d’Henri Lacaille
Jeudi 27 octobre, à la librairie A la Une, s’est tenue une conférence sur le voyage à vélo d’Henri Lacaille entre Chaumont et Paris en septembre 1891.
Le conférencier, Richard Forget, lui-même grand voyageur à vélo, vient de Grenoble. La réunion est organisée par Aurélien Boillot, président de l’association du Vieux Chaumont. Parmi les quinze personnes de l’auditoire, des membres ou descendants de la famille Lacaille, en particulier Clément Lacaille, petit fils d’Henri et qui a prêté le précieux cahier dans lequel le voyage est raconté.
Henri Lacaille, né en 1869, décide en septembre 1891 de rendre visite à de la famille à Paris. Plutôt que de prendre le train, il fera le trajet aller sur sa bicyclette, de marque Clément modèle 1889, pesant 27 kg sans les bagages. C’est un modèle assez abouti comme il en existe depuis 1887, avec deux roues égales diamètre 700 mm, garnies d’un bandage caoutchouc plein. Le seul frein appuie sur le bandage avant. Il n’y a pas encore de roue libre, Henri maîtrise donc avec les pédales sa vitesse dans les descentes.
On ne peut qualifier de prouesse ce voyage, l’intérêt réside dans sa description du parcours, des villages et villes traversés, de ses rencontres et de l’état de la chaussée. Il quitte Chaumont le 28 septembre 1891 à 3 h 30, arrive à Bar sur Aube à 6 h 45, en repart à 8 h 00 après avoir bu une soupe et passera la nuit à Romilly-sur-Seine.
Le lendemain, parti à 5 h 12, il passe par Nogent, Provins, Fontenay-Trésigny, Gretz, la Queue-en-Brie, Champigny, le Bois de Vincennes, l’avenue Daumesnil et franchit la porte de Picpus à 19 h 28, sans que les préposés de l’octroi ne le remarquent. Il arrive à destination à 19 h 30, au bout de 254 km, sur des chaussées vaguement empierrées, désertes, des directions rarement indiquées. Il fera le retour en train.
De notre correspondant Benoît Gruhier