La Diagonale des fous, « c’est un mythe » pour le Langrois Teddy Monteiro
Teddy Monteiro, 31 ans, a réussi son pari fou de terminer son premier ultra-trail, sur la Diagonale des fous, une course XXL, à La Réunion, avec plus de 10 000 m de dénivelé. Six-centième, après près de 45 heures d’efforts, le Langrois a de quoi être fier.
Le Langrois Teddy Monteiro, 31 ans, licencié au club de triathlon de Langres, et coaché par Laurent Cornuel, a réussi l’exploit de terminer son premier ultra-trail, la Diagonale des fous, sur 165 kilomètres, à La Réunion.
Sur un tracé avec plus de 10 000 m de dénivelé, le simple fait de finir la course était un sacré pari. Le Langrois, parti jeudi 20 octobre, le soir, a même terminé 604e, en 44 heures et 48 minutes. Epuisé, mais heureux ! « Je ne savais pas trop à quoi m’attendre car mon plus long trail était la Conquérante, à Chaumont, en décembre dernier, où j’avais arrêté après vingt heures. Et la “6 000 D”, à La Plagne, sur 70 km. Je n’avais rien fait au-delà », explique le trailer, venu en famille, avec sa femme et ses deux filles à La Réunion.
Ce qui a le plus surpris Teddy Monteiro, 250e environ après six heures de course, c’est la technicité du parcours. « Je ne m’attendais pas à cela. Par moments, c’était de l’escalade. Cela n’a rien à voir avec les “singles” en forêt ici, en Haute-Marne. A La Réunion, il y a essentiellement des rochers, des cailloux. Par exemple, Mafate, un cirque, avec plusieurs montées sur 40 km environ, est un site inaccessible en voiture. Soit tu le fais à pied, soit tu finis héliporté. C’était vraiment hyper technique, avec des montées à flanc de falaise, de nuit. Par moments, on se tenait à la corde, avec des morceaux de ferraille pour escalader », poursuit le Lingon, très heureux d’avoir passé la ligne d’arrivée.
« Je n’avais pas de doute »
Après être parti « à mon allure, avec dix kilomètres de foule. Je n’avais jamais vu cela », à Cilaos, la vraie course commence, avec les champs de canne à sucre.
« Il y avait eu la canicule l’an passé. Là, nous avons eu deux fois de la pluie. Mais aussi des pics de chaleur. Sur la fin, j’ai subi, à deux ou trois km/h. Je ne pouvais plus aller plus vite. Il n’y avait plus que la tête qui allait. Mentalement, je n’avais pas de doute quant au fait d’atteindre l’arrivée. Il y a eu de la fatigue, de la lassitude, mais je n’ai jamais pensé à arrêter. Je n’avais pas d’objectif de temps. Je finis 600e sur 2 700 partants, avec plus de 800 abandons. J’ai passé deux nuits en course, et cela s’est bien passé », résume le Lingon, qui a fait deux pauses de vingt minutes. « Je me suis allongé, j’ai fermé les yeux et cela m’a requinqué. Je n’oublie pas les magnifiques paysages, la gentillesse des gens, des bénévoles qui improvisent des ravitaillements devant chez eux. C’est un accueil très chaleureux », poursuit le Haut-Marnais, qui avait deux bases vie pour se changer, se ravitailler (à Cilaos et deux Bras), et des ravitaillements tout le long de l’éprouvant parcours. « J’avais des compotes, des barres énergisantes, des soupes, des pâtes, du riz, du poulet grillé, avec toujours le bon équilibre à trouver. »
Sans oublier une interview inoubliable de Patrick Montel sur le parcours. « J’ai aussi rencontré un Elite, Alexandre Boucheix, qui a chuté, et avec qui j’ai échangé. Et quand je pense que le premier a mis 24 heures, cela me laisse rêveur. Je n’étais pas à l’aise en descente car je n’ai pas ce terrain chez moi. Cela descend à pic, avec des gros rochers. J’y retournerai un jour. J’ai réalisé mon rêve. Pour tout trailier, la Diagonale des fous, c’est un mythe. Je me suis mis à courir pour vivre cela. »
N’oubliant pas les 25 entreprises qui lui ont permis de vivre une aventure certes inoubliable, mais aussi coûteuse – entre 8 000 et 9 000 euros sans parler de l’équipement et des courses préparatoires (notamment ), avec la MB race, en VTT, une étape alpestre du Tour de France, la X Race au Mont-Ventoux, le Marathon du Der… -, Teddy Monteiro, pour une première dans l’inconnu, a de quoi avoir le sourire. « J’ai réussi et de loin ma meilleure année. Mon coach a été très important, sans oublier la kinésithérapie, la réflexologie, ma famille. Sandy, ma femme, a géré au mieux le planning familal. Elle m’a encouragé sur le parcours, comme mes filles, à l’arrivée, à la Redoute. Ce sont des moments que je n’oublierai jamais. J’ai aussi été surpris par tous les encouragements des Haut-Marnais. » Des encouragements bien mérités.
Nicolas Chapon
D’autres Haut-Marnais présents
Quelques Haut-Marnais ont participé au trail de Bourbon (110 km). Audric Devaux, originaire de Corgirnon, et qui habite à la Réunion, a fini 147e (26 h 12’), Pierre-Damien Lallemand, 242e,
Marc Viard et Céline Larget, 423e et 424e (33 h 33’).