Flambée – L’édito de Christophe Bonnefoy
En France, mais pas que, ça flambe de tous les bouts. Les factures, s’entend. Et pour tout le monde, même si au bout du bout de la chaîne, c’est toujours un peu le contribuable qui paie. Y compris les aides qui lui ont été directement ou indirectement octroyées.
Pour une fois, si on veut la jouer gentiment ironique, on ne pourra pas mettre sur le dos du président de la République la responsabilité de tous nos malheurs. Il y a eu le Covid. Il y a eu et il y a encore la guerre en Ukraine. Et tout ce qui va avec : ces fruits et légumes qui, par leurs prix, nourrissent une certaine colère ; des chariots de supermarché qui finissent par valoir de l’or ; des réservoirs de voiture de belle contenance… mais qu’on préfère remplir du strict nécessaire. Et bien sûr un confort énergétique qu’on nous obligerait presque, par la force des choses, à transformer en inconfort quotidien.
Ce qui est vrai pour nous, l’est aussi pour elles. Les entreprises. Et les collectivités. Des communes, notamment, déjà prises à la gorge financièrement. Et que l’explosion des coûts de tout ce qui nous chauffe ou nous éclaire, étouffe encore un peu plus.
Pour les collectivités justement, le filet de sécurité déjà existant va être maintenu par l’Etat. Mais dans les villes, dans les villages, c’est aussi le système D qui prédomine. L’urgence. Des mesures à la marge parfois, à l’efficacité toute relative. Mais nécessaires. Comme, par exemple, l’extinction des feux une heure plus tôt qu’à l’habitude. Ou quand il faudra apprendre, peut-être, à se repérer à la lampe torche dans la noirceur de nos ruelles.
On en reviendrait presque au slogan des années 70 et cette crise encore dans toutes les mémoires : « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ». On est obligé d’en avoir, en fait.