MSA : un organisme mutualiste ancré dans le territoire

Agriculture. La Mutualité sociale agricole (MSA) Sud Champagne a tenu son assemblée générale ce 21 octobre, au Mémorial Charles-de-Gaulle. A l’ordre du jour : la souveraineté alimentaire et une conférence sur les enjeux de l’agriculture dans un monde incertain et complexe.

Dans un amphithéâtre bondé, le directeur général de la MSA Sud champagne, Stéphane Antigny, a présenté le rapport d’activité 2021 de l’organisme de protection sociale agricole. Celui-ci gère les retraites, la santé, la famille et les accidents du travail de tous les exploitants et salariés des professions agricoles.

Deuxième régime de protection sociale derrière la CPAM, elle est donc primordiale sur un territoire rural comme la Haute-Marne où elle met en œuvre une spécialisation des législations pour sept départements de la région Grand Est, avec un pôle famille sur le site de Troyes et un pôle retraite à Chaumont.

La MSA Sud Champagne compte 219 délégués bénévoles qui assurent une mission d’écoute et de relais, et 260 collaborateurs, qui représentent plus de 35 métiers. En 2021, 275 millions d’euros de prestations ont été versées, et près de 145 millions de cotisations émises.

La population protégée s’élève à 66 980 adhérents, qu’ils soient retraités (38 930), assurés maladie (39 300), salariés (9 600), exploitants (7 010), allocataires famille (5 400) ou employeurs (4 000).

Entre ses missions nationales (Aripa, Saspa et Pivot famille) et l’accompagnement de ses adhérents et de ses entreprises, la MSA Sud Champagne a eu pour tâche de conforter sa présence sur les territoire ruraux, en s’implantant par exemple dans les nouvelles maisons France Services (Bar-sur-Seine, Arcis-sur-Aube et Chaource), en accompagnant les séniors lors de la crise sanitaire (872 000 € consacrés à l’action sociale), en développant des partenariats (subventions aux associations locales, projet de création d’une SIAE à Bar-sur-Aube), et bien sûr en formant son personnel.

Soutien social

L’agriculture souffrant actuellement d’une pénurie d’emplois, la MSA s’est attachée à aider les jeunes agriculteurs à s’installer, ou à sortir du RSA, et à prévenir les spirales dangereuses de la précarité (cellule REAGIR). Elle a notamment exonéré ou aidé au paiement des charges 341 bénéficiaires, à hauteur de 1 162 000 €.

La réforme des retraites, à l’ordre du jour, est également un gros enjeu puisqu’aujourd’hui, les exploitants à retraite complète ont des retraites inférieures à celles de leurs aînés. Avec plus de départs à la retraite que d’actifs, et des années à très faibles revenus pour les agriculteurs, le problème d’équilibre s’avère persistant.

Ce sujet a été débattu après la présentation du rapport moral par Eric Petit, le président de la MSA Sud Champagne. Un quiz a ensuite été proposé à l’assistance, sur le thème de la souveraineté alimentaire. L’occasion de donner la parole à des acteurs du territoire qui mettent en œuvre localement cette souveraineté. Pauline Dancoine, du réseau Cocagne, a parlé des chantiers d’insertion, des paniers solidaires et des circuits courts, comme l’ont fait aussi François Ziesaire, le président de l’association Terres et Vignes de l’Aube (organisateur de la manifestation « Un dimanche à la campagne »), la présidente de l’association Solaal, qui facilite le don agricole, ou encore la vice-présidente du Conseil départemental de l’Aube et chargée de mission à la chambre d’agriculture, Gratienne Conil, qui a évoqué la restauration dans les collèges. Toutes ces dynamiques multi partenariales et locales contribuent à une souveraineté alimentaire de qualité.

Pour terminer, l’économiste Thierry Pouch a dressé un panorama complet de l’agriculture dans le monde d’aujourd’hui, avec ses enjeux économiques et écologiques. Un état des lieux alarmant, avec des mutations principalement engendrées par la guerre en Ukraine, dont l’issue orientera l’avenir.

De notre correspondante Aurélie Chenot