Cancer du sein : la radiothérapie existe à Chaumont

Santé. Certains cancers du sein nécessitent une radiothérapie, soit un traitement quotidien de cinq semaines. Bien qu’il soit possible de le suivre à Chaumont, des patientes vont à Dijon. Pour elles, c’est deux heures de voitures chaque jour. Dans le cadre d’Octobre rose, l’unité chaumontaise ouvre ses coulisses.

Octobre rose met la lumière sur le cancer du sein. Cette maladie demande des ressources physiques et psychologiques aux personnes atteintes. D’autant plus dans désert médical. A Chaumont, des patientes suivent leur radiothérapie à Dijon.

Résultat, pendant environ un mois, les patientes enchainent les allers retours cinq fois par semaine pour seulement deux minutes d’irradiation. Pourtant, il existe bel et bien un centre de radiothérapie dans la ville préfecture.

« Quand on va à Dijon depuis Chaumont ou Joinville, pour 10 minutes de traitement, c’est très fatigant. C’est dommage quand il y a un centre de radiothérapie à côté de chez soi », déplore Audrey Deligne, physicienne à l’unité de radiothérapie de Chaumont, le seul centre de Haute-Marne.

Centre à taille humaine

Dans le centre chaumontais, tout est fait pour qu’il y ait le moins d’impact sur le quotidien des patients. « Les patients qui travaillent peuvent se permettre de se faire traiter pendant leur pause de midi » Toujours pour ce même objectif, l’accueil de l’unité de radiothérapie s’occupe de prendre pour les patientes les rendez-vous du bilan avancé.

« Il ne faut pas avoir peur de venir dans un petit centre comme le nôtre. Notre taille nous permet de prendre plus de temps sur les dossiers. On a une prise en charge humaine. On ne compte pas le temps passé avec nos patientes. S’il y a des questions pendant une heure, on prend le temps d’y répondre », soutient-elle.

Pour être au plus proche de ses patients, l’équipe de radiothérapie s’est même fait tatouer des petits points sur le corps. En effet, pour faire une radiothérapie, des points de tatouage sont réalisés afin d’assurer la bonne position de la personne pendant le traitement. « Toute l’équipe s’est faite tatouer pour se rendre compte de la douleur », confie en montrant son point d’encre Audrey Deligne.

« La haute couture de la radiothérapie »

Si la taille du centre implique un nombre de patients plus restreint, cela ne réduit pas l’expérience des praticiens. « Notre travail, c’est davantage une question de temps consacré aux calculs que des habitudes. En effet, le passage du rayon doit être au millimètre près », explique la physicienne. Elle ajoute : « Notre centre fait partie du groupe U2R qui a plusieurs sites et avec lesquels on est en lien. On a toute l’expertise des autres centres. »

Une spécificité du centre est une séance de test avec un simulateur. Pendant celle-ci, le patient découvre le matériel et apprend à se positionner pour ses futures séances de rayons. « C’est comme si les patients avaient déjà fait une première séance. Ça permet de diminuer la tension », explique Audrey Deligne.

 « Ici, on est dans la haute couture de la radiothérapie », plaisante Audrey Deligne. D’ailleurs, les locaux ont tout d’un quatre étoiles avec une salle d’attente, des vestiaires et des salles de radiothérapie refaites récemment.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr