Municipalité : “Notre parti c’est Langres” contre-attaque
POLITIQUE. Le groupe d’opposition municipale “Notre parti c’est Langres”, mené par Sophie Delong, a décidé de passer à la contre-offensive face à la majorité d’Anne Cardinal. Dénonçant un manque de vision globale et des décisions hasardeuses, il entend présenter sa propre idée de la cité.
Après un peu plus de deux ans de mandature pour la municipalité, commence à venir l’heure du premier bilan, pour ne pas dire des comptes. A cet aune, le principal groupe d’opposition municipale, “Notre parti c’est Langres”, emmené par l’ancien maire Sophie Delong, a sa propre grille d’évaluation. Et celle-ci n’est pas tendre pour la majorité d’Anne Cardinal. Tour d’horizon.
Des débats impossibles
C’est une constante depuis le début de la mandature. Le groupe “Notre parti c’est Langres” dénonce un « déni de démocratie », se voyant régulièrement interrompu ou raillé par des élus de la majorité en conseil municipal. « Madame le maire et certains de ses adjoints ne tiennent aucun compte de nos remarques, refusent le débat en coupant nos propos avant la fin de notre argumentation », affirme Sophie Delong, tandis que sa colistière Monique Béchereau déplore : « On ne peut parler de rien, c’est la guerre tout de suite ». Une situation qui conduit régulièrement à l’escalade et à des propos agressifs de part et d’autre, comme jhm quotidien a pu le constater lors de nombreux conseils municipaux.
Le futur cinéma
Le groupe de Sophie Delong a souhaité revenir sur la surprise de l’avant-dernier conseil municipal, jeudi 29 septembre : la présentation d’un avant-projet de nouveau cinéma de quatre salles, pour un montant de 2,2 millions d’euros HT. En réalité, c’est la perspective de l’obtention d’une subvention spécifique (60 % du financement par la loi Sueur, à condition de la demander avant la fin de l’année), qui a bougé les lignes.
A ce sujet, “Notre parti c’est Langres” tient à clarifier sa position. « Dès notre prise de parole, nous avions confirmé notre avis favorable pour cette subvention », rappelle Jean-Jacques Franc. Le bât blesse, aux yeux du groupe, dans l’absence de perspectives claires alors que trois sites sont envisagés par la majorité : à la place de l’ancien Foyer des jeunes travailleurs (FJT), derrière la salle Jean-Favre, ou sur la place Bel’air, en étant accolé au square Olivier-Lahalle.
« La nécessaire visibilité que doit avoir un tel établissement invite à rejeter les deux premiers sites », relève Jean-Jacques Franc, membre du groupe “Notre parti c’est Langres”. Mais la dernière proposition est elle aussi, selon le groupe d’opposition, difficilement réalisable. « Il s’agit quand même de la façade de la ville, à côté de la porte des Moulins », regrette Jean-Pierre Cardinal, en proposant une option souterraine à la place Bel’air. Autre possibilité : mettre le nouveau complexe cinématographique en lieu et place du bâtiment Navarre (“La Banane”), une mesure qui figurait déjà dans le programme de Sophie Delong. Sauf que le bâtiment n’est plus certain d’être démoli : « Première nouvelle, et nous n’aurons pas d’autres explications ».
Halte à la gendarmerie
Autre dossier du début de mandature, celui de la nouvelle caserne de gendarmerie, appelée à se construire à Saints-Geosmes. Une hérésie aux yeux du groupe “Notre parti, c’est Langres” : « Comment Mme le maire et certains de ses disciples peuvent-ils laisser partir la gendarmerie à Saints-Geosmes ? Comment acceptent-ils de perdre les dotations annuelles que cela représente ? Comment cautionnent-ils la décision des seuls lieutenant-colonel et président du Grand Langres d’installer ces cinquante familles sur un terrain coincé entre deux routes, fortement empruntées ? Y vivraient-ils eux-mêmes ? ».
En quête de vision globale
Le groupe de Sophie Delong présente plusieurs autres griefs, à l’instar de la fin du double-sens cycliste en centre historique, une mesure qu’elle a déplorée à plusieurs reprises et estime incompatible avec le développement des mobilités douces. De manière générale, “Notre parti c’est Langres” dénonce une « absence de vision globale, de réflexion et de débat », auxquels le plan Guide de la municipalité — « payer 300 000 euros d’études pour savoir ce que l’on savait déjà » — et le recrutement d’un directeur de cabinet — « Alors qu’il y a déjà douze adjoints ou conseillers délégués et que les dépenses de fonctionnement augmentent » — ne changeront rien, du moins à leurs yeux.
Nicolas Corté