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Dominique Talbot, Fabrice Wowak et Max Davigot au quai Lamartine.

A Saint-Dizier, sur les traces de la verdure perdue au milieu du béton

Dominique Talbot, Fabrice Wowak et Max Davigot au quai Lamartine.
Dominique Talbot, Fabrice Wowak et Max Davigot au quai Lamartine.

Nous voulions évaluer les aménagements urbains censés favoriser l’infiltration de l’eau et lutter contre la chaleur. Le JHM a donc organisé une balade avec l’association Belles Forêts sur Marne, défenseuse de l’environnement, et Fabrice Wowak, ancien élu écologiste.

En 2021, plusieurs rues ont été inondées. En 2022, les Bragards ont dû marcher sous une chaleur suffocante. La lutte contre les inondations et la création d’ilôts de fraîcheur s’avèrent d’actualité. En août, la municipalité nous avait confié avoir effectué des aménagements urbains en ce sens, avec une visite guidée à la clé. Au final, malgré nos sollicitations, aucun rendez-vous. Nous avons donc décidé d’effectuer cette balade avec deux membres de l’association environnementale Belles Forêts sur Marne et l’ancien élu écologiste Fabrice Wowak.

Le départ est donné place du 11-Novembre et d’emblée, le constat est vif. « On aurait pu couper le parking en deux avec une allée verte, et créer un square ou un parc sur le côté », déplore Dominique Talbot. « Il faudrait éviter l’imperméabilisation des sols et installer un parking filtrant, que la pluie puisse s’évacuer », ajoute Max Davigot. « Ce n’est que du minéral ! A part trois emplacements d’arbres, l’alibi », tance Fabrice Wowak, en désignant le marché couvert et la rue Gambetta. « Rien n’empêchait de réaliser des ilôts de verdure. Ce ne serait pas sympa de boire un verre sur la terrasse du marché, à l’ombre d’arbres et entouré d’arbustes ? » 

Dominique Talbot, Fabrice Wowak et Max Davigot devant l'Ornel, rue Gambetta 2.jpg
Devant l’Ornel, côté rue Gambetta. Le site, très minéral, pourrait se parer de vert en utilisant la rivière.

Rue Gambetta, l’enthousiasme n’est toujours pas de mise. Selon le maire, des canalisations passent sous le trottoir, rendant impossible la végétalisation. « Je veux bien le croire, mais les trottoirs sont larges, on aurait pu faire une bande de pelouse avec des arbres, jusqu’à l’intersection avec la rue Lebon », doute Dominique Talbot. « Et une bande cyclable et un parking vélo », renchérit l’ancien élu. « Les plaques sont blanches, ça devrait moins garder la chaleur du soleil », reconnaît Max Davigot.

L’Ornel, un bon atout

Bon point aussi pour l’Ornel qui passe par là, malgré la végétation qui semble abandonnée. « Non, ça n’a pas besoin d’être taillé, c’est bien là », assure Dominique Talbot. « S’il est découvert comme prévu, il apportera de la fraîcheur partout », note Max Davigot. 

Autre bonne surprise, le massif qui borde la rue du Marché. « Ah, là c’est très bien. La haie d’arbustes est très large, avec des arbres au milieu. Les plantes s’arrosent toutes seules et gardent la fraîcheur », explique Dominique Talbot.

Max davigot et Dominique Talbot, devant un îlot de fraîcheur rue du Marché
Un massif qui constitue un îlot de fraîcheur rue du Marché.

On longe la friche rue Delattre-de-Tassigny. « Comme il n’y a pas d’investisseurs privés, en attendant, on en fait un parc. Il y a déjà quelques gros arbres et des arbustes. Il n’y a rien à planter, ça coûterait pas grand-chose », suggère-t-il. « On installerait des poubelles et des bancs. Ça constituerait une trame verte depuis la préfecture au Vert-Bois », commente Fabrice Wowak. Un poumon vert en plein centre-ville qui rafraîchirait les habitants.

Ca se gâte, place Mauguet. Trois bacs remplis de terre accueillent les marcheurs. « Alors là, ça sert à rien, aucune valeur environnementale », déplorent-ils. « Il y a de la place, on pourrait faire moins de parkings et aménager une haie comme on a vu et un coin pelouse. En plus, ça mettrait en valeur toutes les maisons à pans de bois », précise Dominique Talbot.

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On longe la rue Ortiz, où les anciens tilleuls ont été remplacés par de jeunes essences. « Ils ont fait un petit espace avec des plantes pour chaque arbre, c’est bien. Mais le trottoir est large, là encore, ils auraient pu créer une bande de pelouse, au final, ça leur ferait moins d’entretien. » L’oeil de Max Davigot est attiré par une haie, qui délimite le parking de Leclerc : « C’est une bonne idée, c’est plus joli qu’un grillage et ça amène de la biodiversité. »

haie devant le leclerc Express.jpg
Un bel exemple de haie qui sert de séparation urbaine.

Quai Lamartine, où il y aurait un parking drainant constitué de pavés, comme l’a indiqué la mairie, personne n’est convaincu. « Déjà, il y a plein de bitume et seulement quelques emplacements pavés. Ensuite, si les voitures passent, c’est qu’il y a une chape dessous. Et quand la végétation aura poussé dans les interstices, l’eau ne s’écoulera plus du tout », explique Max Davigot. Même constat près du Bureau.

uai Lamartine, parking drainant
Des doutes sont émis sur la perméabilité du parking.

Bref, trop de zones bitumées, même le long du Jard. Et pourtant, « il y a de quoi faire », insistent les participants, qui espèrent : « peut-être que ça donnera des idées au maire. »

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

parvis minéral du ciné-quai, le long du canal.jpg
Le parvis immense et minéral du ciné-quai, le long du canal, a interpellé les trois participants : « Il n’y a pas tant de monde qui sort du cinéma. Et pourquoi bitumer le long du canal ? »

Et autour de l’hyper centre

La reconfiguration du quartier Vert-Bois recueille l’aval des trois participants. « C’est plutôt réussi », en conviennent-ils. « On retrouve la trame verte », déclare Fabrice Wowak. « Quelques arbres supplémentaires seraient bien », réclame Max Davigot.

Les critiques fusent à l’évocation des berges de la Marne. « Du côté du pumptrack, on a trop taillé les arbustes. Et il n’y a plus un arbre. Au lieu de construire avec l’environnement existant, ils ont tout rasé ! », s’agace Dominique Talbot. « Et puis, ça ne manque pas d’éclairage la nuit », lance Fabrice Wowak, qui reprend : « Près de la Noue, les berges sont mieux, pas trop artificialisées, on a gardé l’essentiel ».

Quand au parc du Jard, « ce n’est plus un parc, c’est un foirail, il n’y a plus rien ! », s’offusque Dominique Talbot. En revanche, le square Churchill rafle tous les suffrages de place verte des plus abouties. Comme quoi, quand on veut…

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