Cinéma : Le Familial peine à remonter la pente

La canicule de cet été n’a pas permis de décupler la fréquentation des salles obscures. Aussi, depuis le début de l’année 2022, le cinéma associatif du Familial pâtit d’une petite affluence. La pandémie semble produire des effets durables dans les habitudes des spectateurs.

La fréquentation des salles res-te décevante en France et se ressent pleinement à Chalindrey cette année. Les spectateurs se comptent sur les doigts de quelques mains : « Lorsque nous dépassons la vingtaine d’entrées, nous sommes presque satisfaits, c’est dire », reconnaît, désappointée, la présidente Sylvie Liegey.

La crise sanitaire a créé des profondes séquelles dans le monde du septième art en France. Les exploitants de salles ont notamment eu à déplorer les fermetures pendant de très longs mois. Au-delà de l’impact économique direct de ces mesures, les conséquences peuvent se mesurer sur le long terme avec des changements dans les habitudes de consommation des films.

Pourquoi les Haut-Marnais vont-ils moins au cinéma ?

Comment expliquer ces difficultés ? « Il y a eu un basculement », constate-t-elle « aujourd’hui, le développement des plateformes de streaming représente une très forte concurrence pour les salles. L’équipement des foyers a beaucoup changé dont les jeunes qui ont pour la plupart des abonnements », reconnaît Sylvie Liegey qui souligne que le piratage est loin aussi d’avoir disparu. « Il n’est en effet pas rare de voir certains films, même de mauvaise qualité, fuiter en ligne avant même leur sortie au cinéma. »

Difficile aussi de faire revenir le public de cinéphiles après avoir modifié ses habitudes et qui restent plus facilement à la maison…

Face à ce constat, la cinquantaine de bénévoles du Familial ne baissent cependant pas les bras mais s’interrogent : « Nous ne ferons pas les travaux de façade en refaisant le bardage pour éviter un risque financier », assurent les responsables qui se sont réunis dans la convivialité samedi 8 octobre pour leur repas annuel. Les frais de chauffage sont aussi à étudier et le conseil d’administration va prochainement statuer sur une possibilité de regrouper les séances sur le week-end et non sur trois jours. L’absence d’entracte depuis le Covid est aussi à rediscuter et ces pauses sont peut-être à remettre au goût du jour… L’assemblée générale qui est fixée au 14 janvier permettra justement de débattre des décisions prises.