Saint-Dizier. Grâce au théâtre, les lycéens font le plein d’aisance
ENSEIGNEMENT. Mardi et mercredi, un atelier théâtre, a été dispensé à trois classes du lycée Saint-Exupéry. Des comédiennes professionnelles étaient présentes pour les initier et leur révéler quelques astuces afin de gagner en aisance à l’oral, entre autres.
Le 10 novembre prochain, la troupe Locus Solus jouera à l’ACB Scène nationale de Bar-le-Duc, une pièce de théâtre originale intitulée « Tout entière ». Pour cette représentation réservée aux groupes scolaires, 70 élèves du lycée Saint-Exupéry feront le déplacement : les 20 de l’option théâtre (comprenant des élèves de seconde, première et terminale), une classe de 1ère ST2S et une autre de 1ère générale.
C’est justement au lycée, mardi 11 et mercredi 12 octobre, que les comédiennes de Locus Solus, Réjane Bayard et Marijke Bedleem, sont venues proposer un atelier de théâtre aux trois classes en question.
Pour avancer
A l’origine de cette initiative, on retrouve Betty Bereschel et Kévin Parisel, tous deux professeurs de lettres et de théâtre à l’établissement scolaire. « Parmi les objets d’étude au programme de français en 1ère, il y a le théâtre », contextualise Betty Bereschel. L’occasion est belle de jongler entre les deux matières.
Mais concrètement, quel est le lien entre les deux ? En quoi cet atelier théâtre d’une durée de trois heures peut servir ? « Le but n’est pas de les faire devenir comédiens. En revanche, c’est une belle préparation pour l’oral de français en 1ère, puis le grand oral en terminale », avance Kévin Parisel. Une nouvelle épreuve dont une partie de la notation repose sur l’expression et la clarté du propos, l’engagement dans la parole, la force de conviction ou encore, la façon de se tenir (l’épreuve se fait debout contrairement à celle de français). Bref, des points qu’il est possible de travailler grâce au théâtre. « La construction de soi », ajoute Kévin Parisel de manière plus globale.
Effets immédiats
Alors que les élèves de l’option théâtre se sont sentis comme des poissons dans l’eau en reproduisant les exercices avec appétit le mercredi matin, les deux classes de 1ère ont également su tirer profit de cette expérience. L’acceptation d’être vu, de regarder un interlocuteur dans les yeux, la possibilité d’être soi comme de jouer un rôle différent de sa personnalité… « Habituellement en cours, il y a trois élèves que je n’entendais jamais, qui restaient un peu en retrait. Et bien est-ce une coïncidence, ce matin (mercredi, au lendemain de l’atelier), elles ont toutes les trois levé la main pour intervenir », se réjouissait Betty Bereschel. De manière générale, « ce sont des élèves plutôt timides qui ont peur du regard de l’autre. Là, sans aucun jugement, cela leur a donné de la confiance. »
Le profil des élèves de ST2S diffère. « Ils créent rapidement et facilement des relations avec d’autres humains », analyse Kévin Parisel. Là où le bas blesse, c’est au niveau de la confiance : « Le moindre trouble peut les déstabiliser. Pendant cet atelier, ils se sont lâchés et ont gagné confiance en eux », observait avec satisfaction leur enseignant.
Ces constats s’appliquent d’ailleurs aussi bien côté acteur que côté spectateur : « C’est une vraie expérience collective qui leur servira pour le présent comme pour le futur », conclut le jeune professeur.
Louis Vanthournout