Des mondes dystopiques au marché couvert
Graphisme. Comme à chaque nouvelle saison culturelle, la fresque du marché couvert change. Depuis ce lundi 26 septembre et jusqu’à ce vendredi, l’artiste Dawal et son assistante Heather étaient pinceaux et bombes en main devant le marché.
Qui dit nouvelle saison culturelle, dit nouvelle fresque au marché couvert. L’artiste urbain et dessinateur Dawal s’est collé à cette mission depuis ce lundi 26 septembre et jusqu’à vendredi. Cette année, le thème de la saison culturelle porte sur les « mondes imaginaires ». Un univers correspondant pleinement à Dawal : « J’adore créer des créatures hybrides et des chimères. »
« Le message est clairement écologique »
« J’ai créé deux mondes imaginaires. A gauche de la porte d’entrée, c’est celui des robots, des humanoïdes et des cyborgs. A droite, c’est celui des insectes », indique Dawal. Il poursuit : « Il y a plus ou moins une histoire, mais elle est libre d’interprétation. » Pour le monde des insectes, Dawal conseille une lecture de gauche à droite. L’artiste urbain et dessinateur raconte l’histoire qu’il a imaginée : « Des insectes lancent une attaque contre les humains et les remplacent sur la planète. »
A l’image du film d’animation “La planète sauvage” de René Laloux, les rôles entre l’homme et les animaux sont inversés. Dans ce film de science-fiction, l’homme est domestiqué par des extraterrestres, devenant ainsi un animal domestique. Sur la fresque de Dawal, l’homme est capturé, piégé dans un verre, tel une guêpe. « Là, le message est clairement écologique avec la nature qui reprend ses droits. »
« Je ne comprends pas, mais j’adore »
De l’autre côté, l’ambiance est dystopique. L’être humain se fond dans des outils numériques. « J’ai voulu représenter la surexploitation de la technologie et la sur-urbanisation. » Dawal attire l’attention sur un détail : « Un peu dans l’idée de la série “Black Mirror”, j’ai imaginé un téléphone du futur qui scanne les personnes. »
Une passante d’un certain âge s’exclame : « Je ne comprends pas, mais j’adore. » Elle s’arrête discuter avec Dawal, elle aussi fait de la peinture. Bien que son style soit différent de celui de la fresque, elle adore le résultat et félicite cette initiative de la Ville.
Julia Guinamard
« La tête dans les dessins »
Originaire de Tours, l’artiste urbain et dessinateur Dawal n’aurait pas forcément cru vivre de l’art. Après des études en développement informatique, il en a « eu ras le bol des ordis ». Il a alors choisi de retourner à l’une de ses passions d’enfant : le dessin. A 28 ans, il en vit depuis deux ans.
Sans se considérer comme cinéphile, Dawal évoque des inspirations issues du monde la science-fiction, autant dans le cinéma que dans la bande dessinée. Il cite le travail du dessinateur Philippe Druillet, bien qu’il reconnaisse ne plus être le lecteur le plus assidu. « Je ne lis plus trop de bandes dessinées, j’ai tout le temps la tête dans les dessins », plaisante-t-il.
Son travail s’inscrit dans l’art figuratif et surréaliste, avec une très légère pointe d’art naïf, un mouvement cher à son cœur. « Je viens du dessin à la base, ce qui rend mon art urbain très graphique. »