Parc photovoltaïque : la préfète refuse le défrichement à Saints-Geosmes
Satisfaction d’un côté et circonspection de l’autre, les réactions des différents acteurs autour du projet de parc photovoltaïque à Saints-Geosmes sont aux antipodes l’une de l’autre suite à la décision de la préfecture de refus du défrichement du bois de la commune.
Daté du 22 septembre, l’arrêté pris par Anne Cornet, préfète de Haute-Marne, a été accueilli avec des réactions totalement différentes du côté de l’association Nature Haute-Marne et de l’entreprise BayWa r.e., le point de vue sur le projet de parc photovoltaïque qu’elle porte suscitant dans les rangs de l’association une forte réticence.
Ainsi en apprenant la décision prise par la préfecture rejetant l’autorisation de défrichement sur une surface inférieur à cinq hectares, Nature Haute-Marne n’a pu que se réjouir de cette première victoire. Pour autant, les membres de l’association savent pertinemment « qu’il ne s’agit que d’une première étape et cela envoie un bon signal de la part de la préfecture par rapport à la protection de la ZNIEFF». Néanmoins, Nature Haute-Marne indique, à l’instar de son co-président Romaric Leconte, « rester vigilante puisque l’entreprise a encore la possibilité de former un recours ».
Une hypothèse que BayWa r.e. n’exclut pas, même si pour l’heure elle indique vouloir prendre le temps de répondre à la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) qui avait rendu dans l’été un avis défavorable au projet. L’entreprise qui porte le projet de parc photovoltaïque souligne également que la décision de la préfecture concerne le défrichement et non l’ensemble du parc photovoltaïque. Par ailleurs, le promoteur souligne « que la réunion programmée autour du 15 octobre avec la sous-préfète de Langres afin d’avoir des échanges autour du projet avec elle devrait aussi permettre de voir ce qu’il en est ».
Chaque camp reste attentif
Si aussi bien du côté de l’association que de l’entreprise on a pris acte de la décision préfectorale, les deux camps savent que le dossier n’est pas encore arrivé à son terme. Pour Nature Haute-Marne, il convient de poursuivre le travail pour « ne pas rajouter de menaces supplémentaires sur un milieu qui a déjà beaucoup souffert ».
De son côté, BayWa r.e. veut elle s’appuyer sur des rapports qui montrent « que le terrain concerné n’est un lieu où les chiroptères nichent ». Ce sont ces arguments que l’entreprise mettra en avant lors de sa future réunion avec la sous-préfète de Langres au même titre que le fait que la décision d’Anne Cornet ne concerne que le défrichement et non le projet dans son ensemble.
Contacté en tant que maire de Saints-Geosmes, Jacky Maugras prend acte de cette décision dont il n’avait, jusqu’à ce jeudi 28 septembre, pas connaissance. « Dans ce dossier, la commune a juste un rôle de facilitateur en mettant à disposition le terrain et par ailleurs, je me demande si la réunion que le bureau d’études avait programmé dans quelques jours ne va pas tomber à l’eau suite à cette décision de refus du défrichement pour le parc photovoltaïque ».
L’édile saints-geosmois voit dans cette décision de refus prononcé par la préfète « un exemple du paradoxe à la française où d’un côté on nous demande de faire des économies d’énergie et en même temps on complique la réalisation de projets d’énergie verte qui pourraient aider le territoire ».
Pierre Gaudiot
p.gaudiot@jhm.fr