Le chemin de l’écriture
Samedi 17 septembre, le temple protestant a accueilli Jigme Douche, qui a partagé avec le public, son art de la calligraphie tibétaine.
La lecture des textes sacrés est un fondement du protestantisme. Devant la lecture il y a l’écriture et donc la calligraphie, un art dans lequel Jigme Douche fait figure de sommité. Il la pratique depuis 40 ans, d’abord les écritures latines, puis les orientales pratiquées sur la route de la soie ; il est l’auteur de plusieurs livres sur le sujet.
Il y a 30 ans, alors qu’il se trouve en Inde au pied de l’Himalaya, dans la province de Ladak frontalière avec le Tibet, il est amené à parrainer un enfant réfugié tibétain dont il financera les études. Naît une passion pour le Tibet et sa calligraphie. Ce Haut-marnais de 65 ans se plaît à définir la calligraphie tibétaine comme le chemin vers la spiritualité.
Cette dernière date du VIIe siècle et, bien que d’inspiration hindoue, elle est différente de celle des pays voisins et affirme l’identité tibétaine. En fait, cohabitent deux écritures : l’une faite de traits exécutés avec un bambou taillé à bec large et trempé ici dans du brou de noix, l’autre, commune, plus ronde, formée rapidement avec n’importe quel crayon. Jigme («sans peur» en tibétain) s’est livré à des démonstrations de la première, en invitant les visiteurs à lui proposer un mot. Il a souvent dû ouvrir son lexique anglais-tibétain, avant de tracer le mot et l’offrir à la personne, ravie de repartir avec.
Le rendu artistique de la calligraphie tibétaine en fait une inspiration privilégiée par les tatoueurs, alors qu’au Tibet, les autorités imposent les caractères chinois. Les visiteurs ont aussi pu contempler les livres et différents objets précieux tibétains, une planche d’impression, un arbre de médecine, apportés par Jigmé.
De notre correspondant Benoit Gruhier