Perspectives. Hôpital : ça ne fait que commencer !
L’année 2022 s’annonce chargée pour Langres et le Sud-haut-marnais. En premier lieu, la décision finalement prise, en décembre, pour la réorganisation de la filière hospitalière, avec la construction d’un nouvel établissement, ne fait qu’initier de nouveaux débats.
Sur le plan politique, l’année 2022 de Langres va, avant tout, se placer dans la continuité du second semestre 2021 : avec l’hôpital en préoccupation première. La décision prise par le ministre de la Santé Olivier Véran, le 9 décembre, de la sélection du scénario numéro trois, celui de la gradation territoriale de l’offre de soins, doté de 66,2 millions d’euros dans le cadre du Ségur de la santé, ne fait qu’ouvrir de nouveaux fronts. D’autant plus que le président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix, a annoncé dans la foulée la construction d’un nouvel hôpital à Langres, sur l’ex Base de soutien matériel (BSMat), en sus du nouvel établissement qui doit être mis en place à Chaumont.
Ces annonces n’enterrent pourtant pas le débat ayant animé ces derniers mois. Bien que le préfet Joseph Zimet ait déclaré « irrévocable » le choix opéré, l’option de l’hôpital unique à Rolampont demeure largement défendue dans le Sud-haut-marnais, notamment par le président du PETR du Pays de Langres Eric Darbot, ou encore par les représentants d’usagers, qui ont l’intention de continuer à faire entendre leur voix.
Cassure politique
Mais, à présent que le choix a été effectué, tous vont aussi se projeter dans l’après, et ce dès 2022. Le maire, Anne Cardinal, comme Nicolas Lacroix, l’ont d’ores et déjà affirmé : la nouvelle structure ne saurait être une coquille vide. Le maintien de services de médecine, qui n’est, pour l’heure pas garanti, apparaît d’ores et déjà comme étant l’enjeu crucial des prochaines négociations pour la prochaine phase de la Conférence santé, qui doit s’ouvrir dès février.
Quant à l’activité de chirurgie, qui a été présenté comme devant être regroupée à Chaumont d’ici dix ans, elle est aussi tributaire du choix du groupe privé Elsan, qui s’est borné à rappeler sa satisfaction devant les bons résultats obtenus à Langres, et qui doit encore préciser ses orientations.
Enfin, les débats de ces derniers mois laisseront aussi des traces politiques. Les revirements successifs d’Anne Cardinal, et son omission d’informer les autres élus de sa visioconférence décisive avec Olivier Véran, le 9 décembre, ont clairement fragilisé sa position dans le paysage politique du Sud-haut-marnais. Lors du dernier conseil syndical du PETR du Pays de Langres, plusieurs élus, comme Laurent Aubertot, le président de la communauté de communes Auberive-Vingeanne-Montsaugeonnais (CCAVM), ou encore Céline Bernand, vice-présidente en charge de la santé, ont clairement fait part de leur déception et de leur colère.
Pour le premier magistrat langrois, l’année 2022 devra, par conséquent, aussi être celle de la réparation de ces liens. Une véritable question de survie politique, pour elle mais aussi pour les projets qu’elle entend mener.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr