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Pour l’abbé Camille Flammarion, « il n’est pas de charité supérieure au don de sa vie »

La conférence d’Hubert Flammarion a été initiée par la paroisse Saint-Jean-Baptiste, le service diocésain de la pastorale du tourisme et l’association du Grand Pardon, en partenariat avec la Ville.

Histoire. La grotte du parc Sainte-Marie de Chaumont a 100 ans. L’occasion d’évoquer celui qui a été à son initiative : l’abbé Camille Flammarion. Originaire d’Audeloncourt et vicaire de Chaumont, l’homme au sourire permanent est raconté par un membre de sa famille, Hubert Flammarion.

La grotte de Notre-Dame de Lourdes du parc Sainte-Marie a été voulue, en 1914, par l’abbé Camille Flammarion. Mort sur le champ de bataille en 1918, il ne la verra jamais se construire mais l’abbé Moussu a tenu sa promesse, par procuration. Inaugurée en 1922, elle a aujourd’hui 100 ans.

Hubert Flammarion, membre de la famille de l’abbé, s’est nourri de l’itinéraire de son aïeul pour le raconter à l’occasion de cet anniversaire. Camille Flammarion est né en 1883 à Audeloncourt, dans une famille de paysans et dans un village agricole et artisanal avec, notamment, de nombreux ciselier.

« Son humour a laissé le plus fort souvenir »

Hubert Flammarion Aïeul de Camille Flammarion

Prosper, son père, était un précurseur en entraînant cette partie du Bassigny de la culture à l’élevage et donc la mise en place des pâtures. Il a drainé les terres, éliminé les effluents d’élevage en créant des fosses à lisier et participé à de nombreux concours. Hubert Flammarion résume : « le contexte familial était favorable aux études pour Camille ».

Camille Flammarion s’oriente, justement, vers la prêtrise avec sa première messe célébrée à Audeloncourt en juillet 1906 et des études de théologie à l’université grégorienne de Rome de 1906 à 1908. A cette date, il devient vicaire à la paroisse Saint Jean-Baptiste aux côtés de l’abbé Mettrier. Ce dernier parle de lui comme d’un homme qui a à cœur le bien social et le bien moral.

La grotte est une réplique de celle de Lourdes.

Camille Flammarion est à l’origine de la création des premiers ateliers de confection pour dame et d’un ouvroir. Il fait œuvre de guerre, s’investit dans l’apprentissage d’économie domestique et participe au fonctionnement de la librairie Jeanne-d’Arc.

En 1914, lorsque la guerre éclate, il est touché en plein cœur et même si l’abbé Mettrier essaie de l’en dissuader, il s’engage. Pour lui, « il n’est pas charité supérieure au don de sa vie, à l’acceptation du trépas pour ce qu’on aime ». Au front, il devient brancardier, canonnier et aumônier.

Patriote, il aimait la France comme une mère. A travers sa participation à la guerre, il tenait aussi à montrer que l’Eglise était partie prenante et non pas étrangère à ce qui se passait en France. Et alors qu’il avait reçu la Croix de Guerre en 1916, l’abbé meurt le 30 octobre 1918, dans les Ardennes, d’un obus qui l’a déchiqueté. Il lisait alors son bréviaire.

En sa mémoire

Au-delà des plaques mémorielles et des cérémonies, pour cette même église, « assurer sa mémoire, c’est réalisé son vœu de guerre » avant qu’il n’y parte. La promesse de la construction de la grotte de Notre-Dame de Lourdes au parc Sainte-Marie si Chaumont est préservé a ainsi été tenue. Son inauguration a été digne des fêtes du Grand Pardon.

A Audeloncourt, la mémoire de l’abbé est entretenue par le retour de son corps (alors à Le Thour) pour y être enterré en 1921. Son nom figure au monument aux morts, à l’église et, fait extraordinaire, son portrait auréolé est dessiné dans un vitrail de l’église.

Durant les hommages, Camille Flammarion est dépeint comme « ce pieu, ce zélé, ce souriant », toujours volontaire, courageux, comme ayant le sens du devoir. Il est aussi évoqué le mépris du danger, ses hautes valeurs morales, son tact, sa modestie et sa délicatesse. Mais, revient sans cesse « sa gaieté captivante ». D’après Hubert Flammarion, « son humour qu’il utilisait pour dédramatiser les situations a laissé le plus fort souvenir ».

Frédéric Thévenin

f.thevenin@jhm.fr

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