Bien-traitance : un trait d’union essentiel
Santé. La communauté professionnelle territoriale de santé du centre Haute-Marne a organisé pour la première fois ses journées rencontres. Ce samedi 24 septembre, au cinéma, l’après-midi a été marqué par la conférence de la psychologue clinicienne Danielle Rapoport.
Bien-traitance ou bientraitance ? En sortant de la conférence sur « la bien-traitance d’un néologisme à un concept : le sens d’un trait d’union », qui s’est tenue au cinéma, ce samedi 24 septembre, la réponse est évidente. Le trait d’union est essentiel.
« Le trait d’union symbolise des allers-retours et de l’échange », soutient la psychologue clinicienne Danielle Rapoport, animant la conférence organisée par la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du centre Haute-Marne dans le cadre des Journées rencontres sur la bien-traitance.
Elle rappelle l’origine du mot : « La bien-traitance a émergé de « L’opération Pouponnières ». Il est écrit pour la première fois en 1997 dans le « Livre vert ». Il s’est répandu à une vitesse inespérée dans l’ensemble de notre société, écrit en un seul mot, au risque de devenir le simple contraire du mot maltraitance. »
Toilettes chronométrées pour les ainés, plus pour les bébés
Danielle Rapoport est très bien placée pour évoquer « l’opération Pouponnières », un projet sur la bien-traitance impulsé par Simon Veil, car elle y a travaillé dessus. L’ancienne ministre de la santé l’a même décorée de la médaille de l’ordre du mérite. Et ce n’est pas le seul sujet sur lequel elle s’est penchée avec des personnes de renom. Elle a notamment travaillé avec Françoise Dolto. Elle surnomme même sa fille, Cathernie Dolto, « Catouche ».
Pour échanger sur ce vaste terme qu’est la bien-traitance, la conférencière a commencé par dévoiler des images tournées au temps des caméras en noir et blanc. Les spectateurs ont notamment regardé des images d’une toilette chronométrée de bébé. « Simone Veil a interdit le chronométrage des toilettes de bébés », rappelle Danielle Rapoport. Elle déplore : « Aujourd’hui, des EPHAD chronomètrent les toilettes ».
Cette expérience et ces savoirs ont été confirmés par les intervenants de la table ronde suivant la conférence. Ce moment de partage a rassemblé une auxiliaire de vie en compagnie de la fille de ceux qu’elle accompagne, ainsi que des représentantes de France Baluchonnage et de l’association SIAN (santé intégrative art et nature).
« Valoriser le métier d’auxiliaire de vie »
L’artiste Jérôme Saunois a également pris la parole pour partager son expérience d’art thérapie dans un EPAHD haut-marnais. Lui aussi est revenu sur ce trait d’union. « Il y a vraiment un train d’union entre les personnes et moi. Je donne autant que je prends. »
La table ronde a commencé par la diffusion d’un documentaire réalisé par le CPTS sur l’auxiliaire de vie et la fille des accompagnés présentes à l’événement. Les deux premières concernées ont pu partager leur ressenti. « C’est important d’échanger pour faire évoluer et valoriser le métier d’auxiliaire de vie. Maintenir une personne le plus longtemps possible à domicile c’est de la bien-traitance. Je n’ai pas de mots pour dire ce qu’Irène a apporté à mes parents. »
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr
Zoom sur les CPTS
La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du centre Haute-Marne existe depuis 2019. Elle résulte d’une loi passée en 2016 sur la modernisation du système de santé. Dès lors, des CPTS se sont créés à travers les territoires français.
Leur objectif est d’élaborer des projets de santé en adéquation avec les enjeux des différentes zones géographiques. Leurs champs d’actions s’axent sur l’accès aux soins, l’organisation de parcours de soins pluridisciplinaires, l’attractivité du territoire ou encore sur la prévention de certaines maladies.
Pour ce faire, elles s’appuient sur les professionnels, les structures médico-sociales, mais aussi les collectivités du territoire donné. La CPTS du centre Haute-Marne s’appuie sur la communauté d’Agglomération de Chaumont, la communauté de communes de Meuse Rognon et celle des 3 forêts.
Elle a ainsi dans son giron douze ehpad, treize structures médico-sociales, quatre compagnies d’ambulance, un hôpital, une clinique, un centre médical de psychiatrie générale et 262 professionnels libéraux.