Les murs ont la parole : une porte où le beau Lys fleuronne
Partons ce dimanche déambuler sur le rempart, pour rejoindre la Porte Boulière et la Tour Saint-Didier… Si aujourd’hui cette porte est d’une architecture relativement simple, il n’en était pas de même dans les siècles passés…
La porte Boulière actuelle a été complètement réaménagée en 1906. Imaginez sa splendeur d’antan… A l’origine, elle était précédée d’une barbacane, sorte d’enclos triangulaire qui s’avançait jusqu’au niveau de l’actuelle route nationale. Cet enclos était agrémenté d’une échauguette construite en surplomb, qui servait à sa défense. Son entrée principale était surmontée d’une grande statue allégorique représentant Langres sous les traits d’une jeune femme armée et tenant une lance. La ville se félicitait d’avoir toujours résisté à l’envahisseur et d’être fidèle au Roi de France. C’est pourquoi, sous la statue était inscrite cette devise: « Langres, sur ce rocher où le beau Lys fleuronne, de son roi très chrétien embrasse la couronne ». La barbacane fut supprimée par l’armée au début du XXe siècle. En effet, sa disposition ne facilitait pas la circulation de la porte Neuve toute proche. La porte Boulière était également protégée par la tour carrée médiévale adjacente. Il s’agit de la tour Saint Didier, qui porte le nom d’un évêque devenu saint patron de la ville. Cette tour du XVe siècle. était le siège du tribunal des Capitaines à Masse, quatre notables élus par les habitants pour juger les délits commis sur le chemin de ronde. En guise d’insigne, ils portaient une petite masse argentée. La tour est ornée d’une statue de Saint-Didier, ce personnage se serait opposé aux Vandales… La légende raconte que notre évêque aurait eu la tête tranchée sur l’ordre de Chrocus, leur chef. Il se releva, ramassa sa tête et remonta sur son cheval. Il pénétra ensuite en ville pour mourir à l’endroit où lui fut construite une église, aujourd’hui incluse dans le musée d’Art et d’Histoire.
De notre correspondante Angélique Roze