Un Langrois de 23 ans aux 17 mentions à son casier judiciaire repart en prison
Le jeune Langrois Théo Fritsch n’a pas encore 24 ans. Il avait été interpellé par les gendarmes de Langres le 29 avril dernier, et était ressorti de prison fin août, sous contrôle judiciaire. Le tribunal judiciaire de Chaumont l’a condamné ce vendredi 23 septembre à 6 mois de prison ferme pour recel de biens provenant d’un vol, en récidive.
« Refus d’obtempérer, délits de fuite, destruction du bien d’autrui, vols, outrages,, violences avec arme, conduite sans permis, recel…. il y en a deux pages… ». Le président du tribunal judiciaire de Chaumont Philippe Mathieu interrompt la lecture du casier judiciaire de Théo Fritsch, un Langrois de 23 ans : il y figure 17 mentions. Ce vendredi 23 septembre, Theo comparaît encore devant le tribunal judiciaire de Chaumont. Pour recel de bien provenant d’un vol. En récidive. « J’ai fait n’importe quoi, j’ai eu un coup d’égarement ». Il est sorti de prison, où il a été incarcéré 6 mois, le 29 août, après que les gendarmes de Langres l’ont interpellé chez lui. « Je me tenais tranquille… et je suis monté dans une voiture ». Cette nuit du 8 au 9 septembre, la voiture a été volée. Theo soutient qu’il l’ignorait. Son contrôle judiciaire lui interdisait de quitter son domicile entre 20 h et 7 h. « C’était la première fois depuis ma sortie de prison. J’aurais pas dû conduire ». Theo explique qu’il était dans sa chambre. « J’ai regardé par la fenêtre. Deux jeunes gens qu’il refuse de nommer insistent pour qu’il vienne « faire un tour dans le quartier ». Or, lui, Theo, il est « en galère » à la maison : « je m’ennuyais ». Il y va. Puis, il s’agit d’ « aller poser la voiture à Dijon ». Le prévenu certifie qu’il a appris que le véhicule flambant neuf était volé à 30 km de chez lui. « J’étais en pleins champs, je n’allais pas rentrer à pied ». Cette nuit-là, il sera reconnu sur des images de caméras de vidéosurveillance. A Langres, puis sur l’aire de l’A31 de Langres-Noidant à Perrogney-les-Fontaines. Il y sort du Dacia volé, va dans la station-service où la carte bleue, volée elle aussi, a été utilisée. Il est 16 h 49 à l’horloge du tribunal, quand le Langrois s’effondre. Il fait un malaise. Suspension d’audience.
« Les autres sont dangereux au volant »
« Je me permets d’insister. Si vous ne vous sentez pas bien, il faut vraiment le dire ». Non, ça va, répond Theo au substitut du procureur Alexandre Djindian. « Après Prauthoy, je sais que le voiture est volée et je conduis, oui ». Et il assure que, cette information, il « n’y comptait pas ». Il est au volant car les deux jeunes gens qui l’ont invité « ne savent pas conduire, ils sont dangereux ». Certes, dès le départ de l’équipée, il s’est bien posé des questions. « Je me doutais qu’il y avait quelque chose ». Quelque chose de pas clair, en somme. Pour tout clore, le Dacia va être flashé à deux reprises. Et puis à bien y réfléchir, c’est lui qui a demandé la carte bleue pour s’acheter des cigarettes. « Nous y voilà ». Dans son réquisitoire, le représentant du parquet souligne que la justice lui a donné des possibilités de se reprendre, qu’il avait ces temps-ci celle de s’engager dans une voie professionnelle, et que, pourtant, il viole son contrôle judiciaire, embarque dans une voiture volée en toute connaissance de cause, et la conduit. Sans compter qu’il a choisi de nier les faits qui lui sont reprochés. Avant de requérir 24 mois de prison avec maintien en détention.
« Mon client se dit que tout tombe à l’eau »
« Il a la faiblesse de dire oui ». Me Charles-Eloi Merger tente de donner un autre éclairage sur les motifs qui amènent son client à partir avec en virée avec ces deux « connaissances » cette nuit-là. « Aujourd’hui, il fait un malaise car il est en colère après eux et après lui-même ». Et, ce vendredi, son client « a peur » des conséquences de ce nouvel écart. « Il se dit que tout tombe à l’eau ». Après en avoir délibéré, Theo a été condamné à 15 mois de prison dont 9 assortis d’un sursis probatoire.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr