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incendie centre ancien Langres

Les sapeurs-pompiers prêts à défendre le centre ancien de Langres

incendie centre ancien Langres

Dans le centre historique de Langres, les effondrements se sont succédé. De sorte qu’en cas de pépin, un quartier comme celui de la rue Cardinal Morlot semble inatteignable par les sapeurs-pompiers. Réponse de leur chef langrois Benoît Kipper.

« Il faut faire la part des choses entre le ressenti des riverains et la réalité ». Les récents effondrements d’habitations rue Cardinal Morlot ont conduit la Ville à y barrer la circulation. Pour nombre de Langrois, cette difficulté paraît rehausser la pile des obstacles propres à la configuration du centre ancien. Au point de s’interroger sur les capacités des sapeurs-pompiers à intervenir dans cette voie ou rue aux Fées, rue Lelièvre ou encore rue des Ursulines -sans oublier la rue Walferdin plus éloignée- en cas de pépin. Voilà pour les sentiments. Au chef du centre de secours de Langres le capitaine Benoît Kipper de décrire la réalité des empêchements.

Feux ultra-contaminants

« On n’a pas de cartographie des bâtisses qui menacent ruine ». Mais les services de la Ville savent quelles habitations sont dans une situation dégradée et, avec les sapeurs-pompiers, on se parle. Toutefois, au-delà de ces points de fragilité notable, le chef du centre de secours indique que « quoi qu’il en soit, la défense du centre ancien, c’est compliqué ». Oui, la défense du cœur de Langres implique de devoir composer avec ses rues étroites, ses îlots d’habitations qui communiquent par les toitures ou par les caves… voire les deux à la fois, et avec des cours intérieures et des traboules (petits passages entre rues). « Pour autant, on s’y prépare, et on fait ce qu’il faut pour contourner ces difficultés ». En Haute-Marne, rappelle-t-il, « le plus gros centre-ville ancien est chez nous ». Viennent ensuite ceux de Chaumont, de Joinville, de Nogent, et, dans une moindre mesure, celui de Bourbonne-les-Bains. « Le terrain langrois est très particulier notamment parce que les incendies peuvent s’y propager très, très vite ». En clair, reprend le capitaine Kipper, l’incendie tourne comme un rien au « feu d’îlot ». C’est le cas récent de la rue du Cardinal Morlot. « Le feu part au n°5, puis se propage au n°7 et vient lécher le n°9 ».

Sur-mesure langrois

« On a adapté notre matériel ». Ainsi, à Langres, la grande échelle est « plus compacte pour circuler » dans les rues étroites. Toutefois, il en reste qui tiennent davantage du boyau dans lesquelles… « elle ne passe pas ». C’est pourquoi les sapeurs langrois sont également dotés depuis le début de l’année d’ « une échelle 3 plans » -conçue par leurs homologues parisiens. Ensuite, avec « le gros fourgon incendie, on en a un plus léger, plus court, qui passe quasiment dans toutes rues ». Les sapeurs peuvent utiliser conjointement des camions dévidoir. La méthode pour ranger les tuyaux qui acheminent l’eau a aussi fait l’objet d’une adaptation. « Au lieu d’utiliser la technique de la couronne, on choisit celle de l’écheveau ». Enfin, les sapeurs doivent connaître par cœur leur terrain. Des reconnaissances sont donc effectuées régulièrement dans le centre ancien, « avec les engins » et en mémorisant les lieux des points d’eau. « Voilà pourquoi les habitants nous voient manœuvrer, on travaille quotidiennement en toute transparence ». Même les footings sont l’occasion de « repérer les accès ».

Un atlas du centre historique

« On a élaboré un atlas du centre ancien ». Après les adaptations des techniques, des matériels, l’atlas vise à recenser les scenarii à dégainer selon les lieux. Les sapeurs savent ainsi où la grande échelle passe… ou pas -les voies sont assorties de couleurs pour les identifier. Pas question ainsi de l’engager sur les remparts. L’atlas comporte également deux vues de la cité : aérienne, cadastrale, de sorte que les entremêlements de maisons avec leurs cours intérieures sautent aux yeux… qui peuvent être un peu collés quand l’appel au secours résonne à 3 h du matin. Les habitations sont en outre décrites -étage(s), combles. Les sens de circulation également, les points d’eaux, les établissements recevant du public. « Au quotidien, le sous-officier de garde adapte la carte aux arrêtés pris ». C’est que les sapeurs surveillent de près les travaux qui font interdire les rues à la circulation. Si les feuilles de route des différentes situations sont arrêtées, le commandant des opérations devra pourtant encore s’adapter sur place, c’est la règle du métier cette fois.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Garantir la sécurité dans une « ville vivante »

Fin 2017, les sapeurs-pompiers de Langres étaient intervenus pour un incendie rue aux Fées (DR).

« A chaque manifestation, on intervient en amont et le jour J ». Des manifestations qui attirent du monde, Langres en a quelques-unes… et surtout dans son centre historique. En amont de ces rendez-vous, le capitaine Benoît Kipper est l’interlocuteur des organisateurs, auxquels il impose de garantir les accès aux véhicules des sapeurs et aux points d’eau. « Systématiquement, le matin de la manifestation, on fait une reconnaissance des rues avec un engin lourd pour s’assurer que les prescriptions ont été bien respectées ». Une surveillance continue dans la journée -à la braderie, il s’agit par exemple de remettre en ligne les camelots qui s’étalent un peu trop. Et comment faire avec le public ? « On essaie au maximum de le contourner ». Reste que si, un jour de braderie, l’intervention est par exemple place Jenson, il faut fendre la foule. « On met le gyrophare et le deux-tons, et ça s’ouvre ». A la différence des gens assez indisciplinés des grands centres urbains, le public langrois laisse spontanément le passage. « La ville est vivante », difficile de s’en plaindre. Reste qu’il « faut y garantir la sécurité ».

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