Ordures ménagères : la préfecture demande de régulariser les tarifs
Le Grand Langres revoit sa grille tarifaire des ordures ménagères après que la préfecture y a décelé des “anomalies”. Conséquence, la grille va se complexifier alors qu’il existe déjà quatre prix pour les particuliers…
Cette fois, le Grand Langres n’y est pour rien. La collectivité va devoir revoir, une nouvelle fois, sa grille tarifaire sur les recommandations de la préfecture pour les ordures ménagères. «Notre délibération n’a pas été retoquée», fait remarquer au préalable, Jean-Marc Clément, directeur général des Services (DGS) de Langres et du Grand Langres.
«La préfecture nous a demandé de revoir certaines choses», ajoute le DGS. Et ces “choses” ne concernent pas les particuliers, c’est déjà ça. Car le Grand Langres a cette particularité d’avoir pas moins de quatre tarifs pour les particuliers pour les ordures ménagères. Et c’est bien là où la préfecture a décelé un souci. Ces quatre tarifs concernent en fait des zones bien distinctes où la collecte des ordures ménagères n’est pas la même.
Pour Langres, il y a trois tarifications différentes. Celle qui concerne la collecte en point d’apport volontaire (67,5 €), celle du centre historique (110 €) et la dernière décidée après un vote des habitants, celle des faubourgs qui ont choisi de garder la collecte en porte-à-porte (123€). Premier constat, cela manque de clarté. Mais en plus, un quatrième tarif s’ajoute. Il concerne la zone du Bassigny, le périmètre de l’ancienne com-com du Bassigny qui elle n’est toujours pas passée en point d’apport volontaire (94,5 €). Ce qui, au niveau de la cohérence intercommunale, laisse songeur. A croire que le Bassigny est une principauté rattachée au Grand Langres…
Une nouvelle grille en préparation
Et la préfecture s’est basée sur cette répartition géographique pour faire une remarque logique mais qui va alourdir le système. «On ne trouve pas les distinctions pour les autres catégories, hors particulier», explique Henri Linarès, vice-président du Grand Langres, en charge des déchets ménagers. Ainsi, la préfecture souhaite que le collège des Franchises bénéficie du tarif pour les faubourgs. Qu’un médecin, installé en centre-historique, puisse bénéficier du tarif dédié.
Dans un souci d’allégement de la grille tarifaire le Grand Langres a instauré seulement deux tarifs pour les autres catégories. Le Grand Langres a donc “uniformisé” la redevance aux autres catégories. Il n’y a plus que deux zones. Celle qui est en apport volontaire et celle qui regroupe les différentes collectes présentes sur le territoire. Donc cela ne fait que deux tarifs différents. Or la préfecture demande de revoir cela car pour elle il n’y a pas lieu d’avoir cette distinction. Ce qui au passage mettra les particuliers et les autres catégories sur un même pied d’égalité de traitement.
Mais cela risque de ne pas plaire à tout le monde. En effet, cela va impliquer des baisses pour certaines catégories mais aussi des augmentations pour d’autres. Cela va forcément entraîner des réactions négatives. «Pour les établissements scolaires, si on n’avait pas imaginé cette tarification, cela aurait fait exploser leur coût. Il faut remettre de la proportionnalité», fait remarquer Henry Linarés.
«Nous proposerons une nouvelle grille tarifaire pour le début d’année. Nous travaillons étroitement avec les services de l’Etat», souligne Jean-Marc Clément. La prudence est de mise car il ne s’agit surtout d’aller dans un bras de fer avec la préfecture sur un dossier qui a déjà subi nombre d’avatars depuis le passage en point d’apport volontaire.
«Nous sommes dans une réflexion globale autour des déchets ménagers», annonce Henry Linarés. Et au regard de la complexité de la grille tarifaire, le travail ne manque pas !
Ph. L.