Toutes les formes d’emprise abordées à la Maison Laurentine
culture. La Maison Laurentine a organisé, samedi 10 septembre, à Aubepierre-sur-Aube, une soirée consacrée au thème de l’emprise.
A la mairie, 70 personnes ont écouté les témoignages de trois femmes : Mylène Mordin d’Auberive, illustratrice et auteure, Rachel Deghati, productrice et auteure à Paris, et Geneviève Sabot, psychanalyste à Paris. Mylène Mordin a présenté en détail les sept dessins qu’elle a réalisés, consacrés au personnage de Lilith. Ses dessins évoquent une situation très commune dans laquelle un être en place un autre sous son emprise de façon à le dominer, le manipuler, l’asservir et finalement le détruire. Contrairement à Eve, que la Bible présente comme ayant été conçue à partir d’une côte d’Adam, Lilith aurait été formée à partir d’argile comme Adam et serait donc son égale. Ce qui placerait la femme dans un statut, non plus de subordination, mais de parité et égalité face à l’homme. En réhabilitant Lilith, Lène Mordin réhabilite celle qui mène le combat pour résister à la noyade de la soumission et pour finalement renaître à elle-même. Par là elle invite tous les êtres victimes du fléau de l’emprise à s’en libérer en commençant par se libérer soi-même. Rachel Deghati dont le roman “Une part d’ombre”, publié cette année aux éditions Liralest, évoque l’emprise de manière implacable, a évoqué les différentes significations du mot emprise en dressant une cartographie de tous les mots synonymes généralement associés à l’emprise, Tyrannie, abus, domination, manipulation, violence.
Mécanismes de la psychologie
Geneviève Sabot, psychanalyste accompagnant la lutte de celles et ceux qui décident de renaître, a décortiqué les mécanismes classiques de la psychologie des prédateurs comme des victimes.
Ensuite, un grand nombre de personnes ont pris la parole pour témoigner de la difficulté, voire de l’impuissance que l’on peut ressentir lorsque nous sommes témoin d’une situation d’emprise sans trop savoir comment s’y prendre. Les trois intervenantes ont beaucoup insisté sur un point : il suffit parfois seulement de regarder, d’être attentif et vigilant et de tendre la main pour aider quelqu’un à sortir de la prison mentale dans laquelle la victime est enfermée. « Malgré la difficulté du thème et des souffrances qu’il implique souvent, la soirée fut exceptionnellement fraternelle », précise Pierre Bongiovanni, animateur et organisateur de la rencontre. Il encourage « ces magnifiques conversations entre les êtres, y compris sur des sujets complexes et délicats car c’est une des conditions indispensables d’un art de vivre ensemble pour faire communauté ».