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Au temps de la “Grande Guerre”

Premier rata (pitance), à Ancerville, juillet 1915.

La Lorraine et, bien évidemment, la Meuse ont subi les affres de la première guerre mondiale, celle qu’on a appelée “la Grande Guerre”. Ancerville n’a pas été épargnée et d’anciennes cartes postales en font foi. Le jhm propose de vous en livrer quelques-unes, dont le crédit est à porter à Patrice Riehl, photographe à Saint-Dizier, sur le site https://saint-dizier-ww1.fr, et à Yvon Vannerot, ancien maire et président de l’association, Connaissance d’Ancerville.

Un poilu, Pierre Bardin, brancardier titulaire de la croix de guerre, évoque son passage à Ancerville. En voici un extrait issu d’un article du Pèlerin « Le 6 janvier 1917, j’ai eu le grand plaisir de voir arriver la relève. La compagnie avait beaucoup souffert et nous ne restions que très peu en première ligne. Après une dure étape à pied, nous prenons le train à la gare de Verdun, qui nous conduit à Ancerville près de Saint-Dizier (Haute-Marne). Là, nous sommes équipés et habillés à neuf. Nous en avons grand besoin. En cet hiver très rigoureux, le service de santé est logé dans les dépendances d’un château. Heureusement, nous avons découvert un fourneau dans une petite pièce qui sert à dégeler notre pain. Le soir, nous nous couchons très tôt tellement il fait froid. La literie est bonne et nous faisons lit à trois. Nous installons d’abord nos peaux de mouton, puis nous nous couchons très près, les uns des autres, avec nos couvertures et nos capotes, pour nous couvrir. Le matin, à la visite, il y a beaucoup de malades (sic). Le colonel ordonna une prise d’arme sur un vaste terrain, en dehors du village, pour décorer ceux qui s’étaient distingués dans cette terrible période des tranchées ». On ne peut évoquer Ancerville durant la Grande Guerre, sans relater l’histoire de Léon Lauer, surnommé, affectueusement, “le père Lauer”. À la déclaration de guerre, en août 2014, il a 40 ans. Le conseil de révision l’avait réformé pour cause de “perte de vision à l’œil droit”. Déterminé à combattre, il rejoint, sans y être convoqué, le 154e RI, où il s’engage pour la durée de la guerre. Il est nommé caporal, en octobre 1914, et sergent, en février 1915, mais, au mois de mai, il est blessé, en Argonne, par un éclat d’obus, à la jambe, et passe, alors, en service auxiliaire. Il a reçu la Croix de Guerre, la Médaille Militaire et la Croix du Combattant Volontaire, ajoutées à une citation, à l’ordre du Corps d’Armée, avec la mention “est allé jusqu’à une faible distance d’un retranchement ennemi et a rapporté un renseignement très utile”. Des petites histoires, qui ont fait la grande, avec un “h” majuscule.

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