Des scolaires en visite dans les lieux cultuels

PATRIMOINE. Des classes du collège Anne-Frank et Don Bosco se sont rendus à l’église Notre-Dame, à la synagogue et à la mosquée turque. Une initiative que l’on doit au conseil départemental du culte musulman, qui souhaitait ouvrir les sites religieux aux scolaires.

Quelques collégiens ont été emmenés, vendredi 16 septembre, en centre-ville pour une excursion insolite. Il s’agissait de visiter l’église Notre-Dame, la mosquée turque et la synagogue, ouvertes d’ailleurs pour les Journées du patrimoine ce week-end. C’est le président du conseil départemental du culte musulman qui a eu cette idée originale. « On se rencontre entre nous, alors il a trouvé que ce serait bien d’ouvrir les trois lieux de culte », explique Jean-Louis Briet, délégué du service diocésain des relations avec les Musulmans.

Voici donc les cinquième et quatrième du collège Don Bosco qui découvrent la synagogue. Ce bâtiment étant souvent fermé, faute de pratiquants juifs, c’est une chance de rentrer dans ce lieu. Le guide leur explique qu’ils se trouvent dans un lieu de prières mais aussi de rassemblement, d’où la présence de canapés et d’une télévision qui surprend les enfants. L’architecture du site est détaillée et les questions fusent, notamment « pourquoi ces bouteilles de vin ? » Du breuvage « casher », relève le guide, comparant ensuite avec l’alimentation halal des Musulmans. Derrière le rideau de prière, il dévoile « la représentation symbolique des rouleaux de la Bible ». L’effet est réussi, les enfants semblent admirer un trésor.

Fonctionnement des sites

A la mosquée turque, Taner, secrétaire de l’Association cultuelle et culturelle turque, a lancé une visite guidée des plus dynamiques, vidéo à l’appui. Les cinquième du collège Anne-Franck suivent ses pas, du mimbar, la chaire où l’imam fait son discours, au kursi, le pupitre où il attend les croyants. Les enfants sont aussi invités à monter sur la mezzanine, réservée aux femmes, sachant qu’elles peuvent aussi prier dans la salle derrière les hommes. Un point est aussi fait sur les illustrations : « Il y a interdiction de représenter le prophète, les hommes et les animaux. Ce n’est pas comme dans les églises, quand vous voyez les représentations », précise-t-il. Survient une question sur l’au-delà, « pourquoi les hommes croient-ils à une autre vie ? » « C’est une croyance. Là, ça devient de la théologie, je n’aborde pas le sujet », répond Taner.

En effet, le propos de ces visites n’est pas de discuter de l’utilité de croire ou pas, mais de voir à quoi ressemblent les lieux de culte et comment ils fonctionnent.«  J’ai des élèves qui ne sont jamais rentrés dans des mosquées ou des églises, ils sont intimidés, ou impressionnés par la façade de l’église Notre-Dame, par exemple. Ca permet d’éclaircir des points sur des cultures que l’on ne connaît pas trop. Et puis, ça montre que l’on peut présenter des cultures en respectant la laïcité », relève Damien Alonso, professeur d’histoire au collège Anne-Frank, qui a déjà décidé de renouveler l’expérience l’an prochain.

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr