La “Joyeuseté” de Paul Gauguin enfin visible
Pour la seconde année consécutive, la Ville de Saint-Dizier poursuit son opération “La beauté sauvera le monde”, afin de présenter des œuvres d’art des grands musées nationaux à travers l’espace public. Une toile de Paul Gauguin est apparue avenue de la Marne, à Chatonrupt.
Alors que la rentrée scolaire battait son plein, jeudi 1er septembre, les élèves, qui prennent le bus scolaire à la sortie du village, avenue de la Marne, en direction de Curel et Chevillon, ont pu apercevoir une reproduction du tableau de Paul Gauguin intitulé “Arearea” (Joyeuseté en langue maorie). Celle-ci est affichée, depuis la semaine précédente, sur un panneau, habituellement réservé à des publicités commerciales. À l’origine, cette campagne, portée par le maire de Saint-Dizier se destinait à susciter de l’émerveillement, en rendant accessible, à tous, la beauté d’œuvres d’art exceptionnelles. Le but était, alors, de lutter contre la morosité ambiante, lors des confinements, dus à la pandémie de Covid-19. Si cette opération culturelle revient actuellement à Saint-Dizier, dans un contexte géopolitique toujours difficile (inflation, guerre en Ukraine, catastrophes naturelles), elle gagne désormais les zones rurales, ce qui explique que le village de Chatonrupt soit également concerné. D’ailleurs, des habitants, interrogés à ce sujet, s’en félicitent, mais regrettent que des artistes majeurs comme Paul Gauguin et Vincent Van Gogh, pour ne citer qu’eux, aient pu vivre et mourir dans la misère : « ils fréquentaient le petit peuple, n’étaient pas reconnus et s’adonnaient à la boisson par désespoir ; aujourd’hui leurs œuvres valent des fortunes et sont livrées à la spéculation ».
“Arearea”
Aventurier et voyageur infatigable, Paul Gauguin (1848-1903), s’est installé à Tahiti (archipel de la Société en Polynésie française) en 1891. L’année suivante, il a peint “Arearea”, après avoir abandonné l’Impressionnisme. L’artiste cherche alors une nouvelle théorie picturale, le Synthétisme, qui semble annoncer le Fauvisme ultérieur (1905), courant artistique caractérisé par ses contrastes colorés très marqués. Fasciné par le charme indolent des beautés locales, les “vahinés” (femmes tahitiennes), Paul Gauguin peint une Océanie paradisiaque, idéalisée, avec des œuvres comme “Arearea”, dans un style dépouillé, aux aplats de couleurs pures cernés de noir. Ce tableau, exposé à Paris en 1893, est visible aujourd’hui, dans la capitale au Musée d’Orsay.