Chaumont : dix détenus et leurs créations
La maison d’arrêt de Chaumont a mis en place, avec le Signe, un atelier sur l’identité personnelle. Dix détenus y ont participé. David Bourcelot, artiste ayant déjà réalisé plusieurs projets dans la ville, a travaillé avec eux pour créer une ligne de vêtements à leur image. Les dix hommes viennent d’être récompensés pour leur engagement.
L’art a toujours été un exutoire. Ainsi, la maison d’arrêt de Chaumont met en place, depuis plusieurs années, des ateliers afin que les détenus puissent voir d’autres choses que le milieu carcéral dans lequel ils sont. Cette année, 10 d’entre eux ont accepté de se prêter au jeu de la création de design pour des vêtements, épaulés par l’artiste David Bourcelot, qui avait déjà œuvré auparavant pour la Ville de Chaumont, notamment pour le stade Georges-Dodin.
Un des plus beaux projets
« Le but était de travailler sur l’identité personnelle, afin qu’ils puissent exprimer ce qu’ils ont en eux », souligne Morgane Le Coadou, coordinatrice des actions socioculturelles dans le service pénitentiaire d’insertion et de probation de l’Aube et de la Haute-Marne.
Après une présentation de leur travail pendant la Biennale de cette année, grâce à un défilé qui a beaucoup plu au public présent, les détenus ont pu voir le clip réalisé par David Bourcelot afin de rajouter une nouvelle dimension à leur travail. « C’est l’un des plus beaux projets que j’ai réalisé. Travailler avec des hommes comme eux était très enrichissant », ajoute l’artiste.
Les détenus étaient très contents de voir les retours des spectateurs lors du défilé. « Cela nous a changés de notre quotidien », expliquent-ils. Ils ont pu travailler pendant 17 h réparties sur 9 séances différentes.
Des références cinématographiques fortes
Sur les vestes qu’ils ont créées pour eux-mêmes, certains ont mis des symboles comme des libellules, Sainte Sarah, ou encore des références cinématographiques comme ‘‘La Haine’’ de Mathieu Kassovitz ou ‘‘V pour Vendetta’’ de James McTeigue. Toutes ont été cousues par l’association Le Vestiaire. « Le vêtement est un moyen de communication non verbal. L’un d’entre eux a mis une citation sur sa veste. D’autres ont joué avec les couleurs et les formes », complète David Bourcelot.
Les détenus ont eu le choix de garder la veste avec eux ou de la laisser à l’abri en attendant leur sortie. Mais tous sont très fiers du résultat et espèrent pouvoir renouveler l’expérience hors des murs de la maison d’arrêt. Certaines créations seront mises sur toile et affichées dans les couloirs de l’établissement.
Caroline M.Dermy