Préparer l’hiver – L’édito de Patrice Chabanet
L’impréparation et la confusion qui ont caractérisé le début de la lutte contre le Covid ont laissé des traces. Pas question pour l’exécutif de se faire piéger cette fois-ci par des ruptures d’approvisionnement de gaz. Emmanuel Macron a déroulé ce lundi toute une série de mesures articulées autour d’une collaboration étroite avec l’Allemagne en particulier et avec l’Union européenne en général. Les achats de gaz russe ont déjà diminué, avec une plus grande diversification des sources d’approvisionnement. L’autre objectif est de bloquer la hausse tendancielle du prix du carburant à la pompe. Les aides de l’Etat et les campagnes de promotion de certains distributeurs, comme Total, ne sont pas éternelles. Tôt ou tard, et sans doute plus tôt que tard, la vérité des coûts reprendra le dessus. Un danger n’arrivant jamais seul, le nucléaire est devenu notre talon d’Achille, alors qu’il y a quelques mois encore il nous était vendu comme notre arme énergétique décisive.
Pour corser un dossier passablement complexe et sensible, la question des superprofits s’est invitée dans le débat. Macron, c’est peu de le dire, n’est pas vraiment favorable à leur taxation. Comme son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sa préférence va vers des réductions de prix. Cela nous promet de belles joutes parlementaires qui nous confirment que les partis extrémistes, eux, ne manquent pas d’énergie. Tout dépendra de la météo des mois à venir. Un hiver doux ou normal, ça passera. Un hiver rigoureux, ça cassera. Mais il en est du temps qu’il fait ou qu’il fera comme de l’exploration pétrolière : on ne sait jamais à l’avance si on a affaire au jackpot ou à quelques milliers de barils à peine exploitables.