Une rentrée sous pression – l’édito de Patrice Chabanet

Le rituel reste le même : quelques semaines avant septembre les augures nous annoncent une rentrée sociale difficile. Cette année ils prévoient même une rentrée « explosive ». Dans les faits, elle s’avère souvent beaucoup plus calme que prévu.Cette fois-ci, pourtant, les prévisions pourraient se réaliser. Notre pays, comme nombre de ses partenaires, est assailli de défis. L’inflation que l’on pensait bannie fait son grand retour. Faire ses courses tient de la chasse aux trésors. Dans les milieux « modestes », les fins de mois commencent de plus en plus tôt. Le gouvernement ne se veut pas rassurant. Un exercice de communication ? Certainement, mais pas seulement.

La France reste tributaire des livraisons de gaz russe, avec un Poutine qui joue avec nos nerfs. Ainsi on a appris hier que Gazprom mettait fin à ses livraisons vers la France. Pour le gouvernement, le danger ne vient pas seulement du terrain social mais de la sphère politique. D’où cette succession de séminaires et de conseils de défense qui laissent transpirer des dissonances au sein de l’exécutif : faut-il ou non taxer les super profits ?

La gauche n’est pas à l’abri des turbulences. La question nucléaire établit une ligne de partage entre partisans et adversaires de l’atome. Le patron du PS, Olivier Faure, ne fait pas l’unanimité au sein du parti pour son ralliement sans condition aux positions antinucléaires de Mélenchon. Quant aux écolos, ils n’ont aucune figure qui sorte du lot. Or la politique passe par des voix fortes. Ils n’ont pas le privilège de cette faiblesse, mais quand on est dans l’opposition elle devient un handicap lourd. Ce n’est pas Sandrine Rousseau et son discours délirant sur le barbecue qui redressera la barre des Verts.

Une rentrée difficile ? On ne le sait pas encore. Problématique, assurément.