Mikhaïl Gorbatchev, le sauveur putatif de Langres
Décédé ce mardi 30 août, le dernier dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, a mis fin, à son arrivée au pouvoir en 1986, à la possibilité d’activation du plan d’invasion de la France. Celui-ci faisait (étonnamment) de la conquête de Langres un objectif prioritaire.
C’est une petite histoire dans l’Histoire, très peu connue. Nombre de Langrois ont vécu tranquillement, de 1964 à 1986, sans se douter que le “péril rouge” dénoncé à l’époque aurait pu avoir une réalité extrêmement concrète pour eux. Si le risque d’une guerre entre Occident et Union soviétique était alors réel, les Lingons pouvaient raisonnablement estimer que les belligérants feraient heureusement peu de cas d’une petite sous-préfecture française.
L’assurance était en réalité fausse. En 2007, comme le rapportaient alors notamment nos confrères du journal Le Figaro, l’ancien diplomatique soviétique Petr Lunak publie un livre intitulé « Planification de l’impensable-Projets de guerre tchécoslovaques 1950-1990 » dans lequel il révèle l’existence d’un plan secret d’invasion de la France, élaboré « au cas où » en 1964. Le plan de l’URSS confiait les premiers jours de guerre opérationnelle à l’allié tchécoslovaque, avant que l’Armée rouge ne vienne, dans un second temps seulement, en renfort. Et étonnamment, détaille Petr Lunak, ce plan faisait de la conquête de Langres… l’objectif numéro un assigné à la Tchécoslovaquie. Centre névralgique routier, Langres était en effet considérée comme stratégique par l’état-major soviétique. De là, les forces tchécoslovaques étaient ensuite censées fondre sur Epinal, Besançon et enfin Lyon. Le tout en huit jours.
A son arrivée au pouvoir en 1986, Mikhaïl Gorbatchev, décédé ce lundi 30 août à l’âge de 91 ans, s’engage dans la perestroïka et la pacification des relations soviétiques avec l’Occident. Il déclare alors ce plan d’invasion de la France nul et non-avenu, et celui-ci est remisé aux oubliettes. Le dernier dirigeant de l’URSS a ainsi définitivement épargné à Langres un éventuel péril rouge.
N. C.