Vache morte et mutilée : « ma grand-mère l’a entendue appeler »
C’est dans la commune d’Anrosey qu’une vache a été retrouvée morte dans une pâture, mi-avril dernier. Le propriétaire et son fils restent tourmentés, d’autant qu’ils ont acquis la conviction que l’origine de la mort cruelle de cette bête est humaine, et qu’ils n’ont pas prévenu les gendarmes.
« Ça s’est passé la nuit, ma grand-mère a entendu la vache appeler ». Mathis se souvient précisément de ces heures pendant lesquelles sa grand-mère « est allée faire le tour de quelques pâtures ». Du hasard qui a voulu qu’elle n’aille pas visiter « celle-ci », proche de la voie ferrée. Mais qu’en inspectant aussi ladite pâture le lendemain matin, « elle a retrouvé la vache morte, qui avait été mutilée ». Mathis poursuit, en utilisant un vocabulaire précis, il ne lui revient pas d’édulcorer la rudesse d’un spectacle qui n’est pas passé. « La vulve et les mamelles avaient été coupées ». Le jeune homme entend encore la première réaction de son père Vincent, qui « s’est dit : c’est un renard ». Sauf que Mathis voit que ni son père, ni un seul membre de la famille n’y croit longtemps. « Quand ce type de fait se produit, c’est par le museau que les attaquants commencent ». Vincent Huot appelle l’équarisseur. Tandis que la grand-mère de Mathis continue à réfléchir à sa macabre découverte. Elle émet l’hypothèse d’un acte dont « l’origine est humaine ». Mathis ne fléchit pas, il détaille pourquoi il estime que cette supposition est la plus crédible : « ça a été fait au couteau, la plaie n’était pas déchirée ». Pour l’heure, son père Vincent doit agir, et il appelle l’équarisseur, la décomposition n’attend pas. Depuis, le souvenir de l’animal supplicié au printemps fait toujours mal à toute la famille. « Mon père regrette de ne pas avoir appelé les gendarmes ». De son côté, Mathis cherche si pareils sévices ont déjà été exercés. Il réalise hélas que oui. « Il y aurait des sectes sataniques, qui sédatent les bêtes avant de les martyriser ». Toutefois, « pas en Haute-Marne à (sa) connaissance ». La vache qui a succombé à ses blessures était dans une parcelle isolée, « assez loin des habitations, mais proche d’un chemin », qui, même « à l’écart », présentait surtout l’avantage d’être « praticable pour se sauver ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr