Pénurie d’enseignants : « Tout le monde va être touché »
C’est une des inquiétudes pour cette rentrée scolaire : y aura-t-il assez d’enseignants devant les élèves ?
C’est ce que craint notamment, à l’échelle nationale, le syndicat Snuipp-FSU, organisation majoritaire dans le premier degré. Il a alerté le 23 août 2022 sur un déficit du nombre de personnes admises au concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE), « à un niveau jamais atteint : 1 177 postes vacants à l’issue du concours ». Une situation compliquée par les démissions et les ruptures conventionnelles de contrats, selon le syndicat.
« Métiers mal reconnus »
Pour le département, « tout le monde va être touché, donc la Haute-Marne va être touchée, estime Sébastien Caillies, de FO Education. Surtout en deuxième degré. Les mathématiques, les lettres-français sont les disciplines les plus touchées. Et au niveau national, par exemple, un poste sur deux n’est pas pourvu au concours en allemand. » Et l’enseignant/parent d’élève d’expliquer : « Nos métiers sont mal reconnus, même si le gouvernement semble s’en être enfin rendu compte : à 1 400 € à bac + 5, beaucoup vont aller voir ailleurs, dans le privé. Pour nous, l’explication au manque de vocation, c’est le salaire et les conditions de travail, le manque de reconnaissance. De plus en plus de personnes qui ont le concours démissionnent après la première année, cela, c’est nouveau. »
Qu’en pense l’Education nationale ? Tandis que le nouveau ministre, Pape Ndiaye, reconnaît une « tension inédite », le rectorat de Reims devrait évoquer cette question ce lundi 29 août, à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse.
L. F.