« La gentillesse des gens, on ne l’a vue nulle part ailleurs »
CULTURE. C’est à regret que Stéphanie et Alain Carré ont pris la décision de revendre le château de Vaudrémont acquis il y a seulement deux ans. Le couple qui retourne en Belgique préfère retenir de cette parenthèse haut-marnaise « une très belle expérience ».
Ils se sont installés en septembre 2020, remplis d’espoirs pour leurs projets. Deux ans plus tard, Stéphanie et Alain Carré retournent en Belgique, leur pays d’origine. La belle aventure haut-marnaise de la société Créations Internationales, au château de Vaudrémont, dans le canton de Châteauvillain, touche donc à sa fin. « Nous ne sommes pas amers, nous ne sommes pas tristes, car cela a été une très belle expérience », explique Alain Carré, avant de reprendre la route pour un spectacle en Haute-Savoie.
Leurs activités professionnelles respectives – lui est comédien, elle formatrice – ne leur auront pas permis de mener de front la conduite de tous les projets souhaités pour la belle demeure. Créer un poste qui aurait géré l’activité d’hébergement, cela n’a pas été possible. Parfois, les chambres du château ont sonné creux. Aujourd’hui, des personnes ayant appris sur les réseaux sociaux que le château était vendu – car c’est le cas : à un couple de la région parisienne – regrettent soudainement de n’avoir pu réserver des chambres. Il est trop tard. Confronté à un dilemme (les aller-retours trois fois par semaine entre la Haute-Marne et la Belgique où Stéphanie Carré travaille essentiellement sont épuisants), le couple a tranché et dû se résoudre à mettre en vente la demeure chargée d’histoire. Une demeure qui, l’espace de deux années compliquées par la crise sanitaire, aura retrouvé vie.
« La paix, le silence, la beauté »
« Je le dis sans flagornerie, ce qui m’a frappé ici, c’est la gentillesse des gens, on ne l’a vue nulle part ailleurs », déclare Alain Carré, qui a pu compter sur le dévouement de bénévoles du village et de la région pour pouvoir organiser ses nombreuses manifestations (marchés, concerts, etc.). Autre motif de satisfaction : « Les personnes qui ont séjourné ici en chambre d’hôte sont repartis emballées, appréciant la paix, le silence, la beauté de la nature. » Allemands et Autrichiens, notamment, ont été conquis par le charme du lieu.
Avant de quitter Vaudrémont (fin septembre), deux rendez-vous seront encore proposés par le couple, qui a rendu hommage de la plus belle des manières au château en lui consacrant un livre. D’abord, ce dimanche, un marché de producteurs, de 9 h à 13 h. Puis, le 3 septembre, un concert. Alain Carré, lui, reprend le chemin des tournées, proposant par exemple en Suisse un spectacle baptisé « Le Misantropez », clin d’œil au Saint-Tropez des années 50. Mais nul doute que celui qui est également devenu le directeur artistique du Festival des lumières de Montmorillon (Vienne) reviendra avec plaisir à Vaudrémont, tant il a noué ici des liens d’amitié solides.
Lionel Fontaine
